NETTALI.COM – Abdoul Mbaye en est convaincu. De l’avis de l’ancien Premier ministre, le problème du Sénégal, c’est cette «sorte de petite mafia» composée de proches du président de la République. Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) répond ainsi à ceux qui l’accusent d’avoir servi de prête-nom à Hissène Habré.

 Abdoul Mbaye ne met de gants pour répondre à ses détracteurs dont le journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir communication et proche du couple présidentiel. «Madiambal Diagne, je n’ai aucun respect pour sa parole. Ses preuves, il n’a qu’à les présenter. Et puis, c’est tout. S’il détient des preuves, vous pensez qu’il ne les aurait pas sorties, il y a bien longtemps ?», tonne l’ancien Premier ministre dans un entretien accordé à nos confrères de Walf Tv. Dans la presse, Madiambal Diagne a soutenu détenir des preuves de la complicité d’Abdoul Mbaye dans le transfert de plusieurs milliards détournés par Hissène Habré lors de la chute de son régime au Tchad.

«Je suis constant dans ce que j’ai dit. Hissène Habré a déposé de l’argent dans une banque que je dirigeais. Rien ne s’y opposait. Tout a été fait dans la plus grande légalité, dans le respect strict de la légalité. Et puis, surtout c’était un montant de 250 millions de francs Cfa», soutient le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act). Et d’ajouter : «Alors quand Madiambal Diagne écrit 16 milliards, il n’a qu’à sortir ses preuves.» En fait, ce qui inquiète Abdoul Mbaye, c’est qu’«il y a une sorte de petite mafia composée par des proches de M. Le président de la République». «C’est le même discours, c’est la même rengaine. Le vrai problème, c’est qu’on cherche à me détourner du principal. Et le principal, c’est le scandale Sall-Timis. Vous avez lu que le ministre Aly Ngouille Ndiaye est nommément cité dans un rapport», dit-il. Quid de son implication à lui alors qu’il était chef du gouvernement au moment des faits : «Vous n’avez pas lu dans ce rapport que le Premier ministre est en partie responsable.» «Le problème, c’est qu’il faut aller à la recherche de la vérité. C’est ce que je demande depuis 2016 sans qu’il n’y ait eu suite. C’est quand même un problème. Je me suis mis à la disposition du procureur, je ne peux pas faire plus», a-t-il martelé.