NETTALI.COM – Après El Hadj Kassé, Abdoul Mbaye a été auditionné ce mercredi par la Division des investigations criminelles. Cela, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire PETO-TIM. L’ancien Premier ministre dénonce « un conflit d’intérêt » impliquant, selon ses dires, le président de la République.

Au sortir de son audition, ce mercredi, dans les locaux de la Brigade des affaires générales de la DIC, l’ancien Premier ministre a révélé avoir répondu à une vingtaine de questions. « Ça a été très long et je ne peux pas vous faire un résumé…Il m’était difficile de ne pas venir déposer, de ne pas venir dire ce que je savais, de ne pas venir dire tout ce que je savais», précise d’emblée M. Mbaye, face à la presse.

« Il ne faudra pas faire dans la demi-mesure. Il y a des délits d’enrichissement illicite, de haute trahison, de faux en écritures publiques, et faux en documents administratifs », liste-t-il.

« Toutes les personnes concernées doivent répondre de leurs crimes  au profit du peule sénégalais», souhaite-t-il. « Kosmos et Bp étaient au courant de la fraude. On ne peut pas acheter des permis pétroliers d'entre les mains de quelqu'un qui n'y a pas droit. Or, c'est le cas. Ils savaient qu'ils n'étaient pas dans la régularité. Il ont eu pour interlocuteur,  à un moment donné ou à un autre, Aliou Sall comme représentant des intérêts de Frank Timis. Il y a eu conflit d’intérêt  avec le chef de l’Etat », accue Abdoul Mbaye. Qui pense que ces entreprises n'auraient jamais dû traiter avec le frère du président de la République, en l'occurrence Aliou Sall.

L’ex-Premier ministre a déclaré à qui veut l’entendre qu’il n’est « pas dans une logique de dénonciation ». Il mentionne que son objectif est d’aider à faire « éclater la vérité et de réparer les torts faits à la nation sénégalaise, au peuple sénégalais».

«Le leader de Act regrette que « cette enquête ne commence que maintenant ». « Depuis 2016, et même avant, avec la disponibilité du rapport de l’IGE, il y avait possibilité d’arrêter un processus qui se traduisait par une perte particulièrement importante subie par le peuple sénégalais. Mieux vaut tard que jamais. Je ne désespère pas, je pense qu’il est encore possible de retirer les décrets, de remettre en question les attributions qui sont faites au profit de Kosmos et de Bp et de renégocier les contrats dans de meilleures conditions pour le peuple sénégalais », espère l'ex-Pm.

Pour le patron de Act, avec l’argent supposément perdu, qu’il estime à 140 milliards de F Cfa empochés par Frank Timis à la suite de la signature d'un contrat avec British Petroleum,  le Sénégal pouvait « construire dix hôpitaux, construire autant de salles de classe que nous en avons besoin, éradiquer le système des abris-povisoires » et  respecter les engagements souscrits auprès des syndicats d’enseignants.

« Ce sont des milliards qui se retrouvent dans les poches d’un aventurier, d’un mafieux », déplore-t-il.

C’est pourquoi, il affiche son optimisme quant à la préservation des intérêts du Sénégal, par l’annulation des contrats déjà signés à la fin de l'enquête.