NETTALI.COM - L’ombre de Khalifa Sall a plané ce mardi, à la salle des banquets de la République, où se tient le lancement du dialogue national. Plusieurs personnalités, dont le maire de Dakar, ont demandé sa libération. Répondant à Soham Wardini, le chef de l’Etat a assujetti sa réponse à la fin des procédures enclenchées par la justice.

« Excellence, Mr le président Macky Sall, je souhaite que vous soyez le précurseur dans la commune volonté de dépassement, en faisant libérer Khalifa Ababacar Sall pour lui permettre de retrouver sa mère d'un âge très avancé, retrouver ses enfants et ses proches ». a lancé le maire de Dakar, qui demande par ailleurs, que « tous ensemble soient connectés dans un esprit d’ouverture, de dépassement et de compréhension » pour le Sénégal.

Répondant à cette interpellation de l’édile de la capitale, le chef de l’Etat dit avoir pris bonne note et promet de réagir avec promptitude, d’autant plus que Khalifa Sall est son « frère ». Toutefois, le président de la République a manifesté son souhait d'attendre que la justice finisse son travail pour envisager une libération de l’ex-maire de Dakar, conformément aux privilèges que lui accorde la Constitution.

« Excellence Président de la République, nous sommes tous conscients qu’il est impossible de dialoguer dans l’incompréhension et le tiraillement. Le dialogue est la seule voie qui peut empêcher l’autoritarisme. Notre requête principale est la libération de Khalifa Sall et le retour de Karim Wade », a réitéré Mamadou Diop Decroix. Omar Sarr, Aïda Mbodj et les non-alignés emboucheront la même trompette.

C’est la deuxième fois que Macky Sall évoque, publiquement, une libération de Khalifa Sall.

Interpellé sur le sujet en novembre 2018 par France 24, le leader de l’Alliance pour la République avait répondu : « Je n'ai pas parlé d'amnistie. Cela ne vient pas de moi. Ce débat ne se pose pas à mon niveau. Toutefois, je ne peux pas écarter, en tant que dirigeant sénégalais, en tant que président de la République, dans une circonstance nouvelle de réélection, si c'est la volonté des Sénégalais, d'engager une nouvelle phase dans la reconstruction nationale. Dans un esprit de renouveau national, de consensus national. Parce qu'il faut savoir tourner des pages aussi. (…). Il n'a jamais nié les faits pour lesquels il a été condamné. Il a dit que c'était la ‘pratique'. Mais cela n'est pas une réponse juridique. J'ai toujours évité, moi, de parler des dossiers judiciaires. Mais maintenant que la chose est jugée, je pense que personne n'a  été éliminé volontairement ».