NETTALI.COM - Alors que Abdel Fattah al-Sissi est à Dakar depuis ce 11 avril pour une visite de deux jours, l’Egypte vient de lâcher Omar El-Béchir, relativement à la crise institutionnelle qui sévit présentement au Soudan.

En clair, le Caire n’a pas mis de temps pour se démarquer du président déchu. « L’Égypte soutient les choix du peuple soudanais », a fait savoir le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, dans une déclaration relayée par Radio France Internationale, ce jeudi.
Suprême paradoxe : le raïs égyptien, qui est aux manettes de l’Union africaine depuis le 11 février dernier, en remplacement de son homologue rwandais, semble prendre le contre-pied de cette organisation.

« La prise du pouvoir par l’armée n’est pas la solution appropriée aux défis auxquels le Soudan est confronté et aux aspirations de sa population », a déclaré, sur le site de l’organisation, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Kaki Mahamat, qui appelle « au respect des institutions ».

« La destitution du président soudanais n’est pas pour mécontenter le pouvoir du président Sissi. Omar El-Béchir avait été l’allié des Frères musulmans, décrétés organisation terroriste en Égypte, mais faute d’alternative, il fallait traiter avec lui. En janvier dernier, Omar El-Béchir avait été accueilli par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors d'une cérémonie au Caire », explique, encore Rfi.

« L’Egypte, avec le Qatar, est d’ailleurs l’un des rares pays à avoir apporté son soutien à Omar el-Béchir face aux demandes de démission des manifestants », avait écrit la radio française, en janvier 2019, rendant compte de la visite du président Omar el-Béchir au Caire. C’est dire que les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts à défendre.

Pour rappel, le président Omar El-Béchir a été renversé ce jeudi, après un mouvement de contestation populaire qui a duré quatre mois.