NETTALI.COM – Signé le 8 avril dernier par le président de la République, le décret portant répartition des services de l’Etat est riche en enseignements. En plus de céder les gros programmes de l’Etat à son beau-frère Mansour Faye, le Président Macky Sall a placé sous son contrôle direct les plus grandes agences du Sénégal.  

Exit la Primature, Macky Sall prend les choses en main. Comme il l’avait annoncé, le président de la République n’a pas perdu de temps pour montrer la voie de ce qui sera l’axe principal de son deuxième mandat. Evoquant «un souci d’efficacité», il a lancé la réforme pour la suppression du poste de Premier ministre. Ce qui faisait d’ailleurs dire à certains que le chef de l’Etat veut concentrer tous les pouvoirs entre ses mains et devenir ainsi un Paul Kagame sénégalais. Et le décret de répartition des services tend à donner raison aux défenseurs de cette thèse.

Désormais, toutes les grandes agences de l’Etat sous le contrôle direct de la présidence de la République. Parmi celles-ci, on peut citer : l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), l’Agence nationale pour la relance des activités en Casamance (Anrac). A ces agences, il faut ajouter la Commission de protection des données personnelles, le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz, le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent, le bureau organisation et méthode, mais aussi l’Ecole nationale de cybersécurité.

En outre, la présidence de la République garde d’autres services comme l’Inspection générale d’Etat (Ige), l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), mais aussi la Commission d’évaluation et de suivi des politiques et programmes publics.

Pourtant, déloger les organes de contrôle comme l’Ofnac et l’Ige est une vieille doléance des organisations de la société civile comme Amnesty et le Forum civil. Pour les responsables de ces organisations, ce serait la meilleure manière de rendre plus autonomes les organes de contrôle. Mais le président de la République ne semble pas encore prêt pour satisfaire cette doléance.