NETTALI.COM – Dans cette interview exclusive accordée par l’économiste Mounirou Ndiaye à « wwwnettali.com », ce dernier a avalisé la victoire de Macky Sall, non sans relever de nombreux manquements. L’économiste a aussi établi un lien entre le bilan économique notamment centré sur les infrastructures et la victoire de Macky Sall, relevant au passage la question de l’opportunité de bon nombre de chantiers.

Pour M. Ndiaye, durant le septennat qui s’achève ce 3 avril, on a fait du « saupoudrage », à l’effet de masquer la réalité économique du pays et de « plaire à un électorat ». Il en veut pour preuve les « programmes d’urgence » qui ont certes contribué à la réélection du président Macky Sall, mais qui, sur le long terme, seront contre-productifs. Mounirou Ndiaye prend ainsi comme exemple, le PUDC à travers les forages, santé qui est certes positif, mais ce qui semble lui poser problème, c’est la latérite des pistes de production qui est ensevelie partout. Ce qui à son avis, représente une énorme perte car pense-t-il, partout où le gouvernement a mis de la latérite, il faudra repasser, mettre de la latérite avant de poser le bitume.

L’économiste a aussi abordé la question de la dette que l’on a octroyée au Sénégal pour un redressement. Et c’est pour dire que cette dette aurait dû aider le Sénégal à se redresser et à se passer de dettes futures. Mais pour lui, c’est le contraire qui se produit, citant au passage, le Plan d’Actions Prioritaires (PAP) avec des engagements de crédits de la part du Club de Paris sur la période 2014-2018, d’un montant de 3927 milliards absorbés à hauteur de 2056 milliards. Pour M. Ndiaye, le fait d’avoir à nouveau des engagements dans le cadre du même PAP, sur la période 2018-2022, d’un montant de 7357 milliards, veut simplement dire que l’aide antérieure n’est pas d’une grande efficacité puisqu’elle n’a pas permis de nous passer de cette seconde aide-là.

Il en veut aussi pour preuve, le taux de productivité de 18% qui a été, selon lui, « très faible» par rapport à l’utilisation de cet endettement sans oublier une croissance non inclusive qui concerne une part importante d’intérêts étrangers. Dès lors, on comprend bien que le gouvernement ait encore besoin de s’endetter surtout avec cette phase 2 du PSE.

Relevant les nombreux manquements lors du scrutin, et le fait que l’opposition ait accepté d’aller à l’élection, il demande d’aller de l’avant et d’oublier tout cela.