NETTALI.COM - Depuis la proclamation, par le Conseil Constitutionnel, des résultats définitifs de la présidentielle de 2019, la polémique enfle, relativement à la probable dissolution de l’Assemblée nationale pour permettre un couplage des législatives et des locales. Une polémique qui relance le débat autour du poids des alliés.

 

Le débat sur une probable dissolution de l’Assemblée nationale en pose un autre afférent au rang de Moustapha Niasse dans la hiérarchie de Benno Bokk Yakaar, d’autant plus sur les ondes de Sud fm dimanche dernier, Bouna Mouhamed Seck de la garde rapprochée du président du Parlement, a soupçonné un complot derrière cette idée de couplage.

 

Déjà, au lendemain des législatives de juillet 2017, il y avait, dans la perspective du remaniement de septembre de la même année, une vive polémique autour du poste de Niasse. Les cancans prêtant à Macky Sall de vouloir éjecter le leader progressiste au profit d’un responsable de l’Alliance pour la république. Il faut d’ailleurs rappeler que le score de 13,20 % obtenu en 2012 par Moustapha Niasse est à reconsidérer. Pour les plus jeunes : le score de l’actuel président de l’Assemblée nationale avait chuté de 17 % à 5,93 % entre 2000 et 2007. Cette remontée, en 2012,  du candidat de l’Alliance des forces de progrès (Afp) s’explique par l’éclatement du Benno originel sur les décombres du projet avorté de candidature unique. On se rappelle que l’écrasante majorité des leaders de Benno Siggil Senegaal avaient renforcé le camp de l’Afp, qui, de facto, avait conservé les symboles de cette coalition, poussant le patron des socialistes à se contenter de Benno Ak Tanor.

 

 

Seulement, depuis lors, aussi bien l’Afp que Benno Siggil Senegaal sont devenues des coquilles vides. Enfin presque. Des leaders comme Abdoulaye Bathily, Abdou Latif Coulibaly, Me El hadj Diouf, etc. ont quitté Benno Siggil Senegaal entre temps. L’Alliance des forces de progrès souffre de sa partition du milieu des années 2010, consécutivement au départ de Malick Gackou, de Mata Sy Diallo, entre autres.

 

 

Ainsi, si le patron de l’Afp est maintenu à la tête de l’Assemblée nationale en 2019, c’est à titre purement symbolique. Ce qui légitime toutes les théories du complot relatives à un remaniement à la tête du Parlement. De 1960 à nos jours, l’Apr est le seul parti au pouvoir qui n’a pas un contrôle total sur le Parlement.

 

 

En outre, le Parti socialiste doit souffrir de ce rang protocolaire de Moustapha Niasse, qui est la deuxième personnalité de l’Etat depuis 2012. Lors de la dernière présidentielle, les maires, jadis pro-Khalifa Sall, qui ont rejoint Benno Bokk Yakaar ont pesé sur la balance pour modifier le rapport des forces à Dakar. En d’autres termes, le poids électoral du Ps est plus important que celui de l’Afp. En définitive, Ousmane Tanor Dieng pourrait exiger une promotion dans la coalition qui incarne le destin du Sénégal, compte tenu de la cette modification du schéma sorti de la présidentielle de 2012.