NETTALI.COM - Pour le discours inaugural de son second mandat, Macky Sall a joué la carte de l’apaisement en appelant Me Abdoulaye Wade au dialogue. Une attitude qui nous pousse à nous demander si on ne va pas encore assister à une de ses pirouettes dont seuls les politiciens ont le secret ?

Pour pousser un peu plus notre raisonnement, on peut s’interroger sur la raison pour laquelle le président réélu qui traite Idrissa Seck avec une main de fer depuis que ce dernier a contesté les résultats provisoires proclamés par la Commission nationale de recensement des votes, ne souhaite réchauffer ses relations qu’avec le Parti démocratique sénégalais ?

 

Même Ousmane Sonko, arrivé troisième et qui pourrait faire face à une commission d’enquête parlementaire par rapport à l’affaire des 94 milliards, a été royalement zappé.

 

Pour mémoire, en mai 2016, le dialogue politique esquissé entre le Parti démocratique sénégalais et la mouvance présidentielle avait préfiguré la libération-qui intervint moins d’un mois plus tard-de Karim Wade. Depuis lors, rien n’a filtré de l’accord supposément signé sous les auspices de Doha.

 

Des théoriciens du complot soutiennent qu’en exhortant au boycott de la présidentielle du 24 février, le pape du Sopi  cherchait à éclipser les concurrents de son fils dans le reste de l’opposition, sachant qu’une réélection du chef de l’Etat sortant, arrangerait mieux l’ex-chef de file de la Génération du Concret.

En outre,  Wade, lors du discours qu’il avait prononcé le 7 février 2019 en revenant au Sénégal après un long séjour à l’étranger, avait, pour admettre des pourparlers avec le patron de l’Alliance pour la République, exigé une caution internationale. C’est ainsi qu’il se rendit à Conakry sur invitation du président Alpha Condé qui mit à sa disposition son propre avion. De retour à Dakar, l’ancien président de la République, qui ne s’est pas privé de renoncer à son projet « subversif », s’est enfermé dans un silence inhabituel qui alimente toutes les suspicions.

Il est légitime dès lors de se demander si le nom du président Abdou Diouf-qui n’aura pas réussi à réconcilier Macky et Khalifa Sall-n’a été cité que pour couvrir une manœuvre de haute politique.

 

Rappelons que le président Sall a ouvert une fenêtre depuis qu’il a confié à France 24 vouloir amnistier Karim Wade, en cas de réélection.

 

Toutes choses qui nous pré disposent à croire en l’existence d’un deal au sommet, d’autant plus que Wade-fils qui avait habitué son monde à des lettres incendiaires annonçant son retour d’exil, est devenu soudainement mutique sur ses ambitions.