La publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle est diversement appréciée. Si les militants de la mouvance présidentielle jubilent, c’est tout le contraire du côté de l’opposition. Celle-ci conteste les résultats et certains mouvements d’humeur sont même enregistrés. Interpellé sur ce sujet, Alioune Tine, Directeur Régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, prône pour la paix sociale.

Invité ce jeudi 28 février 2019, à la 2s tv, Alioune Tine a essayé d’équilibrer les débats. En effet, le Directeur Régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre estime que ‘’l’intérêt du pays doit prévaloir avant tout’’. Aussi, a-t-il invité dans la foulée, le pouvoir ‘’à cesser de faire usage de la force’’.

«Ce que nous observons et que nous déplorons, c’est le climat de tension qui a eu lieu au moment de la délivrance de ces résultats provisoires, dans l’attente comme dans la délivrance ainsi que dans les polémiques. Cela démontre que notre démocratie est malade. Parce qu’il est différent de la passion, de l’engagement et la détermination que les Sénégalais avaient en allant voter dans la paix le jour de l’élection».

Et Alioune Tine de poursuivre : ’’Maintenant, le Sénégal est dans une situation critique et j’ai peur de cette situation. Donc, il faut que tout le monde soit avec  sa conscience, son calme et sa modestie, pour mettre en avant l’intérêt du pays. Aujourd’hui, le Sénégal dispose des institutions qui ont des insuffisances et des faiblesses. Et les résultats qu’elles ont délivrés, sont des résultats provisoires. Donc, en tant que leader politique ou candidat, si tu n’es pas d’accord sur ces résultats, tu peux faire recours au Conseil constitutionnel. Et l’Etat, quant à lui, doit arrêter d’utiliser la force. Tous ceux qui veulent manifester dans la paix, on doit les laisser faire car c’est la constitution du pays qui le permet. Il doit diminuer les grenades lacrymogènes et les arrestations. Parce que, c’est ce qui attise  les tensions. Mais au regard du dispositif sécuritaire déployé sur le terrain, j’ai peur ».