NETTALI.COM - Dans un contexte marqué par de fortes attentes et des interprétations parfois controversées, la ministre de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, Maïmouna Dièye, a tenu à lever toute ambiguïté. Les fonds récemment remis aux victimes des violences politiques de 2021 à 2024 et aux personnes injustement emprisonnées ne relèvent pas d’une indemnisation juridique, mais d’un appui social à caractère humanitaire.

La ministre a insisté sur la sensibilité extrême de ce dossier, qui touche des milliers de Sénégalais affectés par une période de fortes tensions politiques et sociales. « Il s’agit d’un dossier d’une extrême sensibilité, qui suscite naturellement beaucoup d’attentes », a-t-elle reconnu d’emblée, consciente des espoirs placés dans cette initiative de l’État.

Maïmouna Dièye a cependant tenu à clarifier la portée réelle de ces aides financières. « Il ne s’agit pas d’indemnisation au sens juridique du terme, comme certains ont pu l’interpréter, pour des raisons politiques, mais bien d’un appui social », a-t-elle précisé. Selon elle, ces fonds visent avant tout à apporter un soutien immédiat à des citoyens ayant subi de lourds préjudices, notamment des pertes humaines, des handicaps permanents, ainsi que des traumatismes physiques et psychologiques.

Pour matérialiser cet engagement, l’État a mobilisé une enveloppe globale de 1,8 milliard de francs CFA. Dans le détail, des appuis financiers de 500 000 francs CFA ont été accordés aux victimes blessées et aux ex-détenus, tandis que les familles des personnes décédées ont bénéficié d’un accompagnement plus conséquent, à hauteur de 10 millions de francs CFA par famille.

À ce jour, le bilan chiffré fait état de 2 089 ex-détenus accompagnés sur un total de 2 190, ainsi que 34 familles de victimes ayant déjà reçu l’aide prévue. Un processus encore en cours, selon la ministre, qui assure que les efforts se poursuivent afin de toucher l’ensemble des bénéficiaires identifiés.

« Ce travail se poursuit et se poursuivra, dans un esprit d’humanité et de solidarité », a conclu Maïmouna Dièye, réaffirmant la volonté des autorités de répondre, au-delà des débats politiques, à la détresse sociale et humaine engendrée par ces événements douloureux.