NETTALI.COM - La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Amsatou Sow Sidibé, a vivement dénoncé, lundi, les retards persistants dans l’adoption par l’État du Sénégal du code de l’enfant et du projet de loi sur le statut des daaras, estimant que ces textes sont essentiels à la protection et au bien-être des enfants.
S’exprimant lors de la cérémonie de remise du Prix national des droits de l’homme, Mme Sow Sidibé a rappelé que, depuis plusieurs décennies, les enfants sénégalais attendent un cadre juridique complet garantissant leurs droits fondamentaux. « Depuis des décennies, les enfants attendent l’adoption de leur code et le projet de statut des daaras pour assurer la sécurité, le bien-être et les droits de l’enfant. L’adoption de ces textes constitue non seulement un impératif moral, mais également un pilier incontournable de notre vision de développement », a-t-elle déclaré.
Cette cérémonie, dédiée à la reconnaissance des acteurs engagés dans la promotion et la défense des droits de l’enfant, a servi de tribune à la présidente de la CNDH pour dresser un tableau préoccupant de la situation de nombreux enfants, notamment ceux vivant avec un handicap ou ayant des besoins spécifiques. Elle a souligné que ces enfants restent exposés à de multiples vulnérabilités nécessitant une mobilisation accrue et des actions urgentes de l’ensemble des parties prenantes.
Amsatou Sow Sidibé a énuméré les principaux défis auxquels les enfants font face : violences, exploitation, maltraitance, difficultés d’accès à une éducation inclusive, problèmes liés à l’état civil, mais aussi nouvelles formes de vulnérabilité induites par le numérique. « Ces défis avilissent nos enfants et hypothèquent leur avenir si des réponses fortes et coordonnées ne sont pas apportées », a-t-elle insisté.
Au-delà du plaidoyer en faveur des droits de l’enfant, la présidente de la CNDH est également revenue sur la situation institutionnelle de la Commission elle-même. Elle a rappelé que le non-respect de certains principes établis par l’Assemblée générale des Nations unies avait conduit, en 2012, à la rétrogradation de la CNDH au statut B, réduisant ainsi sa crédibilité et son influence sur la scène internationale.
Dans ce contexte, Mme Sow Sidibé a lancé un appel pressant aux autorités sénégalaises pour un appui renforcé en vue de permettre à la Commission de recouvrer le statut A. Cet appui, selon elle, passe par le renforcement des capacités opérationnelles de l’institution, l’augmentation de son budget, ainsi que le paiement de l’ensemble des arriérés de cotisations.
« Le respect et la promotion des droits humains, en particulier ceux des enfants, exigent des institutions fortes, indépendantes et dotées de moyens adéquats », a-t-elle conclu, réaffirmant l’engagement de la CNDH à poursuivre son combat pour la protection des droits fondamentaux au Sénégal.






