NETTALI.COM - Les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) devraient connaître une forte accélération dans les prochaines semaines. C’est ce qu’indique S&P Global Ratings, qui estime qu’un programme de prêts exempt de toute exigence de restructuration de la dette ouvrirait au pays l’accès à un soutien financier élargi, notamment de la part de la France et du Groupe de la Banque mondiale.
Selon S&P Global Ratings, la conclusion d’un programme sans restructuration serait une bouffée d’oxygène pour Dakar, en renforçant la confiance des partenaires financiers et en facilitant l’obtention d’aides bilatérales ou multilatérales.
L’agence souligne également qu’un accord serait susceptible de réduire les tensions de liquidité sur le marché de la dette de l’UEMOA, particulièrement affecté en 2025 par les besoins de financement du Sénégal.
L’appétit de Dakar pour le marché régional est notable : 1 043 milliards de francs CFA d’émissions nettes sur les neuf premiers mois de 2025, soit 31 % des émissions nettes totales de l’UEMOA contre 12 % seulement l’année précédente.
Cette forte mobilisation traduit la pression croissante sur les finances publiques, mais aussi les difficultés d’accès aux marchés internationaux dans un contexte de dégradations successives de la note souveraine.
Face aux interrogations, le ministre des Finances Cheikh Diba a clairement fermé la porte à un réaménagement de la dette : « Le terme restructuration, ne le prononcez plus… Nous ne sommes pas dans cette situation », a-t-il affirmé le 3 décembre lors du démarrage du marathon budgétaire.
Cette position vise à rassurer les investisseurs régionaux, alors que la simple évocation d’une restructuration peut provoquer une envolée des taux ou une perte de confiance.
De son côté, le FMI adopte une approche mesurée. Sa directrice de la communication, Julie Kozack, a rappelé que : « La décision de restructurer ou non la dette relève de la souveraineté du Sénégal. »
Elle a précisé que le Fonds et les autorités sénégalaises travaillent conjointement à l’élaboration d’un nouveau programme, incluant des mesures destinées à traiter les causes profondes de la dette cachée révélée en 2024.
Le Sénégal se trouve aujourd’hui à un moment critique : un besoin massif de financement, un accès difficile aux marchés internationaux, la nécessité de restaurer la transparence budgétaire après l’épisode de la « dette cachée », et l’urgence de préserver la stabilité de l’UEMOA.
La capacité du pays à conclure rapidement un accord avec le FMI, sans entrer dans une logique de restructuration, sera déterminante pour son équilibre financier et pour la confiance des investisseurs régionaux.






