NETTALI.COM - L’examen du budget du ministère de l’Environnement a été marqué, mardi, par une intervention particulièrement acerbe du député Cheikh Bara Ndiaye. Face au ministre Abdourahmane Diouf, le parlementaire a exprimé une profonde déception mêlée de reproches politiques, n’hésitant pas à remettre en question leur relation personnelle.
Dès l’entame de sa prise de parole, Cheikh Bara Ndiaye a rappelé les liens amicaux qui l’unissaient au ministre : « Vous êtes un ami pour qui j’ai beaucoup d’estime. Vous m’aviez offert une valise de livres que vous avez écrits vous-même ; je les ai conservés précieusement. Mais aujourd’hui, j’envisage de vous les rendre », a-t-il lancé, sur un ton amer.
Affirmant ne pas être le seul à nourrir des griefs, il a ajouté : « Tous ceux qui sont dans la salle sont en colère contre toi. »
Le député a ensuite inscrit son intervention dans un cadre politique plus large, évoquant l’autorité du Premier ministre Ousmane Sonko.
Selon lui, ce dernier leur aurait expressément demandé de ne pas laisser éclater leur colère : « On ne peut lui refuser cela. C’est sa parole et sa crédibilité qui ont fait de nous des députés, et de Bassirou Diomaye Faye un chef d’État. »
Cheikh Bara Ndiaye accuse Abdourahmane Diouf de ne pas accorder au Premier ministre le respect qui lui est dû : « Si vous ne le respectez pas, nous ne pouvons pas vous apprécier. Ousmane Sonko n’est pas une marionnette. Si vous voulez cheminer avec lui, appliquez ses instructions à la lettre. »
Il a même étendu cet avertissement aux plus hautes autorités : « Cela concerne même le Président Faye. »
Le parlementaire affirme avoir soutenu la nomination d’Abdourahmane Diouf au gouvernement, mais dit désormais se sentir trahi : « Je croyais qu’avec ton expérience, tu pouvais jouer les bons offices entre le Premier ministre et le Président. Quand on m’a dit que tu joues plutôt les catalyseurs, j’ai honte. » Il a par ailleurs mis en garde le ministre contre les dérives de la pratique politique : « Que la politique ne te pousse pas à faire des actes indignes du fils d’imam que tu es. »
Le député a conclu en pointant la responsabilité du ministre dans la crise qui secoue actuellement l’Université Cheikh Anta Diop : « Si tu avais bien travaillé, nous ne ferions pas face à la crise universitaire d’aujourd’hui. C’est votre œuvre. »
Sa sortie, particulièrement virulente, a suscité une vive réaction dans l’hémicycle, accueillie par des applaudissements de certains députés.
Avant de terminer, Cheikh Bara Ndiaye a rappelé son engagement personnel dans le combat politique : « Si tu savais ce qu’on a enduré pour que tu puisses te prévaloir ministre… Moi, j’ai fait de la prison. Et n’eût été le projet Pastef, je pouvais ne pas aller au Tribunal. »





