NETTALI.COM - L’affaire Farba Ngom continue de susciter des remous dans la sphère judiciaire. Ce mercredi, Me Moussa Bocar Thiam a annoncé avoir déposé une plainte de dénonciation contre le magistrat Idrissa Diarra, président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier. La plainte a été adressée à l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj).

« J’ai dénoncé des infractions à l’Igaj pour l’ouverture d’une enquête sur des faits graves imputés au magistrat Idrissa Diarra », a déclaré l’avocat, estimant que ce dernier aurait commis plusieurs délits dans le cadre de l’affaire Farba Ngom.

Me Thiam accuse notamment le juge d’un refus injustifié de mise en liberté, malgré « quatre avis médicaux alarmants », ce qui, selon lui, caractériserait trois délits : attentat à la liberté, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger.

L’avocat reproche également au magistrat une inertie volontaire dans la procédure, qui durerait depuis dix mois sans audition, ainsi qu’une « déloyauté manifeste » contraire à la déontologie des magistrats.

« Le juge viole les dispositions relatives à l’éthique professionnelle, constituée de valeurs et d’obligations dont la méconnaissance peut entraîner une faute disciplinaire », a-t-il insisté.

Selon Me Thiam, quatre experts médicaux auraient confirmé que l’état de santé de Farba Ngom est incompatible avec la détention, évoquant même un risque de mort subite. Il parle dès lors d’un « acharnement », réprimé par l’article 106 du Code pénal.

Enfin, l’avocat appelle l’Igaj à ouvrir une enquête approfondie sur ce qu’il considère comme des manquements graves à la déontologie, accusant le juge Idrissa Diarra d’avoir agi sous influence politique.

« Le magistrat a manifestement manqué à ses obligations pour satisfaire les désirs du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a publiquement mis en cause les juges de la Cour suprême », a conclu Me Thiam.