NETTALI.COM - La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles, équivalent français de la Chambre d’accusation, se penche ce mardi 4 novembre sur la demande d’extradition émise par les autorités sénégalaises à l’encontre du journaliste et homme d’affaires Madiambal Diagne. Cette audience doit permettre de vérifier si la requête respecte les conventions internationales, en particulier celles relatives aux droits de la défense et aux garanties procédurales.

Installé en France après avoir quitté le Sénégal via la Gambie, Madiambal Diagne fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le fondateur du Groupe Avenir Communication est visé par une enquête de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) pour des transferts jugés suspects de 12 milliards de francs CFA, liés à un marché de sous-traitance de près de 21 milliards avec la société Ellipes Project.
Cette affaire a déjà eu des répercussions judiciaires à Dakar : son épouse et ses deux enfants majeurs, associés dans la SCI Pharaon, ont été placés sous mandat de dépôt.

La défense du journaliste, composée d’avocats sénégalais et français, s’active pour faire annuler la procédure d’extradition. Ses conseils contestent la régularité du mandat d’arrêt et soutiennent qu’un retour au Sénégal compromettrait son droit à un procès équitable, en invoquant un climat politique et médiatique hostile.
Pour étayer leur argumentaire, ils entendent produire plusieurs éléments de preuve, notamment des contenus numériques (stockés sur clés USB) relatifs à des campagnes de dénigrement en ligne et des vidéos d’interpellations de journalistes — parmi lesquels Babacar Fall et Maïmouna Ndour Faye — arrêtés après avoir interviewé leur client.

L’audience de Versailles s’annonce donc décisive pour l’avenir judiciaire de Madiambal Diagne, entre enjeux diplomatiques, considérations juridiques et pressions politiques.