NETTALI.COM - Convoqués et auditionnés ce jeudi par la Division des investigations criminelles (DIC), Aliou Sall et son épouse ne sont pas rentrés chez eux. L'ancien maire de Guédiawaye et sa femme sont placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte par le Pool judiciaire financier (PJF).
Le frère de Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, est entre les mains de la Justice. Et Aliou Sall n'est pas le seul à être placé en détention ce jeudi. Son épouse a aussi été placée en position de garde à vue. Les deux époux ont été entendus ce jour par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC). Ils sont poursuivis pour blanchiment de capitaux.
Ancien maire de la Ville de Guédiawaye, Aliou Sall a été le premier à répondre à la convocation de la DIC activée par le juge d'instruction du Pool judiciaire financier (PJF) exploitant un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations (Centif). Et c'est un peu plus tard dans la journée que son épouse a fait face aux enquêteurs. Selon des sources dignes de foi, cette affaire née d'un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) n'a absolument rien à voir avec le dossier Petro-Tim très connu des Sénégalais.
Aliou Sall et son épouse sont cités dans une transaction immobilière que la Centif juge suspecte. Le couple serait à la tête d’une Société civile immobilière (SCI). Les fonds jugés suspects sont estimés entre 150 et 200 millions de francs Cfa, selon un conseiller de l'ancien maire de Guédiawaye. D'après nos sources, c'est après son départ de la tête de la Caisse des dépôts et consignations que le frère de l'ex-chef de l’Etat a créé sa Société civile immobilière (SCI) dont il détient 99% des parts. "Son épouse n'a que 1% des parts. Mais faute de temps, Aliou Sall lui avait confié l'administration", précise notre source. C'est donc cette SCI qui a signé un partenariat avec la SERTEM pour la réalisation d'un projet immobilier sur un terrain appartement à la société d'Aliou Sall. Les deux parties contractent un prêt à la banque et doivent rembourser 21 millions tous les mois. Problème : le projet immobilier n'avance pas et les remboursements à la banque deviennent trop lourds. Le terrain est alors vendu. Et une partie de l'argent aurait permis de rembourser le prêt. Seulement, la Centif trouve suspectes les transactions financières. D'où le rapport transmis au parquet financier qui a immédiatement saisi le collège des juges du Pool judiciaire financier (PJF).
Ce terrain est-il celui sur lequel devait être construite la fameuse tour des Mamelles? "Oui", répondent nos interlocuteurs. Ce projet de 38 milliards de francs Cfa avait été initié par Aliou Sall, alors Directeur général de la CDC, et confié à la SERTEM. La CDC devait d'ailleurs verser 13 milliards dans ledit projet. Mais la tour n'a jamais vu le jour.