NETTALI.COM - La France a officiellement reconnu l'existence de l'Etat de Palestine, ce lundi 22 septembre 2025. Le président français Emmanuel Macron s'est exprimé depuis la 80ème Assemblée générale de l'Onu, à New York, où il a assuré  que le "temps de la paix est venu". 

C’est fait. Ce lundi 22 septembre 2025, Emmanuel Macron a reconnu officiellement l’État de Palestine depuis la 80e Assemblée générale de l’Onu, à New York. À 21 h 30, heure de Paris, le président français s’est exprimé devant les Nations unies faisant de la France le 146e pays à reconnaître la Palestine comme un État.

Ce geste, présenté par l’Élysée comme une contribution directe à la relance du processus de paix au Proche-Orient, est avant tout hautement symbolique. Même avec cette reconnaissance, la Palestine ne devient pas un État membre à part entière de l’Onu et reste un « État observateur permanent », toujours bloqué par le refus des États-Unis - grand soutien d’Israël - d’imiter ses alliés occidentaux.

« Nous ne pouvons plus attendre »

« Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas, d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. Le temps est venu car l’urgence est partout », a lancé Emmanuel Macron pour lancer son discours devant les Nations unies. « Le temps de la paix est venu car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir ». Selon le président français : « nous ne pouvons plus attendre ».

Après avoir condamné l’attaque du 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a rappelé le soutien de la France aux victimes et à leurs familles, notamment à « nos compatriotes assassinés ce jour-là. Nous ne les oublions pas. »Devant l’Assemblée générale de l’Onu, il a déclaré que le droit, toujours, « doit l’emporter sur la force ».

Selon le président, l’attachement « à l’universel et à la paix » est l’héritage des siècles passés « comme la condition du salut », affirmant ensuite sa volonté de voir la « promesse initiale » des Nations unies, celle de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité, devenir « réalité ».

A noter que cinq autres pays sont censés faire de même : Andorre, Belgique, Luxembourg, Malte et Saint-Marin. Le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et le Portugal ont déjà franchi le pas dimanche.

En réponse, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a redit son opposition à la création d’un Etat palestinien, qui, selon lui, «mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme».

Les mairies de 86 villes françaises ont hissé des drapeaux palestiniens ce lundi, selon Beauvau. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a demandé aux préfets de s’y opposer en saisissant la justice administrative.

A noter que le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont anticipé l'annonce de la reconnaissance de l'État palestinien par la France et d'autres pays européens prévue ce lundi à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

La décision de Londres est particulièrement symbolique, la Grande-Bretagne ayant joué un rôle important dans la création de l'État d'Israël au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que la Palestine était sous mandat britannique.

Il convient de rappeler qu'un nombre croissant d'autres États, longtemps proches d'Israël, ont déjà franchi ce pas symbolique ces derniers mois. Et ce, malgré les fortes pressions des États-Unis et d'Israël.

Avant même les annonces de dimanche, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a promis de « lutter à l'ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d'un État palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme ».« La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a proposé l'annexion « immédiate » de la Cisjordanie. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a renchéri en déclarant sur X que « la seule réponse à cette démarche anti-israélienne, est l'annexion des terres de la patrie du peuple juif en Judée-Samarie et l'abandon définitif de l'idée absurde d'un État palestinien ».

Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui estimé que la décision britannique est un pas vers une paix « durable ».

Avec Ouest France