NETTALI.COM - Pour son retour en Ligue des champions, l’OM est passé par plusieurs émotions contre un Real Madrid réduit à dix en seconde période, mais vainqueur au bout de l’histoire grâce à deux penaltys de Kylian Mbappé (2-1). Timothy Weah avait pourtant mis Marseille devant, sans que cela ne puisse durer très longtemps.
C’ est ce à quoi doit ressembler une soirée de Ligue des champions. Celle où on envie les chanceux présents au stade, celle où on ne trouve pas le temps de faire bouillir l’eau des pâtes, celle où on ne parvient pas à décoller la rétine de notre écran. Ce mardi, l’OM s’est souvenu de ce qu’était la cour aux étoiles, parce qu’il a globalement été à la hauteur de l’évènement et qu’il est passé par toutes les émotions, de l’ouverture du score inattendue de Timothy Weah à la perspective de finir une nouvelle rencontre à 11 contre 10. Le Real Madrid connaît tout cela par coeur et il sait comment gagner sans être toujours brillant, grâce à deux penaltys (dont un très sévère) de Kylian Mbappé (2-1). Fichtre.
La machine à laver et le frisson Weah
Les 4 000 supporters marseillais ont fait beaucoup de bruit dans la capitale espagnole, mais ils auraient pu perdre leurs voix après un coup de froid ou un coup de chaud, c’est au choix, dès les premières secondes. Le Real Madrid n’est pas champion en titre, cette fois, et il faut donc marquer son territoire à la maison. Les hommes de Roberto De Zerbi ont traversé un quart d’heure dans le tourbillon madrilène. Dans cette machine à laver, Mbappé a envoyé un ciseau frissonnant à côté du poteau (2e), Geronimo Rulli a joué à se faire peur sur des relances courtes (3e, 25e) et Franco Mastantuono a sauté sur une hésitation de Facundo Medina pour chatouiller le poteau (6e). Ressenti : 90 minutes de jeu pour les Marseillais, qui avaient déjà oublié la blessure précoce de Trent Alexander- Arnold, remplacé dès la 5e minute par Dani Carvajal, ou la présence de Vinícius Junior sur le banc, laissant son compatriote Rodr-ygo chauffer un peu plus les gants d’un Rulli tout aussi imperturbable devant Mbappé (8e, 10e).
Comment se mettre à respirer pour l’OM ? En parvenant à sortir du pressing madrilène pour construire des séquences et remonter un bloc dans lequel se trouvaient Matt O’Riley et Emerson Palmieri pour un baptême du feu dantesque avec Marseille. Il y a eu moins de gouttes de sueur sur les fronts phocéens et l’espoir de faire un coup, après avoir déjà vu Timothy Weah prendre sa chance après avoir joué avec Carvajal (14e). La surprise est venue d’une récupération haute de Mason Greenwood face à Arda Güler et d’un décalage pour ce même Weah, qui a fait le vide pour envoyer une sacoche au fond des filets de Thibaut Courtois (0-1, 22e). Folie, “qui ne saute pas n’est pas marseillais” pour le son d’ambiance et même le rêve d’un doublé pour l’Américain d’un pétard éteint par le gardien belge (26e). Oui, mais voilà, Geoffrey Kondogbia s’est fait avoir comme un bleu par Rodrygo dans la surface et Mbappé a remis les compteurs à zéro en égalant le nombre de buts de Zizou dans la Casa Blanca (1-1, 29e).
L’OM ne profite pas de la bavure de Carvajal
Il était difficile à la pause d’avoir des regrets côté OM, même après avoir vu une possible mimine d’Eder Militão dans la surface sur un tir de Kondogbia (32e) ou le jeu long offrir une balle de 2-1 à Pierre-Emerick Aubameyang (39e). Le score a aussi longtemps été le fruit de la solidité de Rulli (10 arrêts à la pause, un record en C1 depuis qu’Opta est là) pour claquer la tentative d’Aurélien Tchouaméni (33e) ou calmer les ardeurs du duo Mbappé-Mastantuono, le second gâchant une offrande du premier avant les citrons (45e+3). Au milieu des multiples tentatives madrilènes, on a quand même vu l’équipe de Roberto De Zerbi proposer une séquence collective admirable (plus d’une minute), mais sans danger au bout, et revenir sur le terrain en résistant encore mieux au vice-champion d’Espagne et même en signant des sorties de balle sacrément réussies sous pression. Et voilà un Real Madrid de moins en moins dominant, malgré le haut de la barre trouvé par Mbappé (50e) ou l’intervention très autoritaire (et risquée) de Leonardo Balerdi dans la surface devant le Français (54e).
Le Real est également plus brouillon, plus friable, plus nerveux, même après les entrées de Vinícius Junior et Brahim Díaz ou l’avertissement d’Aubameyang (57e). On a cru à un tournant, quand Carvajal a manqué de donner l’avantage à Madrid (68e), quelques secondes avant de faire n’importe quoi en donnant un coup de tête à Rulli, décidément décisif à tous les niveaux, et de voir rouge après consultation de la VAR (72e). Sauf que l’OM à 11 contre 10, ce n’est pas toujours une bonne nouvelle (revoir Rennes) et que les visiteurs ont eu les pétoches de gagner. Ils n’ont aussi pas eu de chance, en voyant l’arbitre désigner le point de penalty pour une main sévère de Facundo Medina dans le prolongement d’un tacle et Mbappé faire le doublé pour devenir le plus gros bourreau de Marseille de ce siècle (2-1, 81e). Il ne pouvait pas en être autrement à Santiago Bernabéu, le Real restant le Real et Greenwood ne transformant pas les deux dernières opportunités marseillaises. C’était une soirée de Ligue des champions et, heureusement, il en reste au moins sept à l’OM pour se rattraper.
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