NETTALI.COM - Après plus de quatre mois passés derrière les barreaux, Mansour Faye, ancien ministre et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, va enfin comparaître devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Son audition est prévue ce lundi à 12h.

Inculpé depuis le 26 mai 2025, Mansour Faye fait face à un arsenal d’accusations : détournement de deniers publics, escroquerie, corruption, concussion, blanchiment de capitaux et prise illégale d’intérêt.

L’affaire porte sur une commande de riz destinée aux populations durant la pandémie de Covid-19, que l’ancien ministre aurait, selon l’accusation, surfacturée, causant un préjudice estimé à 2,7 milliards de francs CFA.

L’ancien maire de Saint-Louis rejette catégoriquement ces accusations. Il affirme avoir suivi toutes les procédures réglementaires, en passant par un appel d’offres, validé à la fois par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) et par le ministère des Finances.
Mansour Faye dénonce une « comparaison biaisée » des prix du riz entre 2014 et 2020, rappelant qu’en pleine pandémie mondiale, les prix sur le marché international avaient fortement fluctué. Il souligne également avoir été félicité par la Cour des comptes pour sa gestion.

Ses avocats avaient tenté d’éviter la prison en proposant un cautionnement en biens. Mais la commission d’instruction avait exigé un chèque bancaire, ce qui avait conduit à son placement sous mandat de dépôt. Cette décision a été perçue par sa défense comme une mesure particulièrement sévère, au regard de son statut d’ancien ministre.

L’audition de ce lundi marquera une étape cruciale dans ce dossier explosif, où se mêlent enjeux judiciaires, considérations politiques et débats sur la gouvernance des fonds publics. Pour certains observateurs, cette affaire constitue un test majeur pour la Haute Cour de justice, souvent critiquée pour sa lenteur et son manque de fermeté à l’égard des responsables politiques.

En attendant, Mansour Faye reste déterminé à prouver son innocence, tandis que l’opinion publique guette avec attention le dénouement d’un dossier qui symbolise les promesses de reddition des comptes brandies par les nouvelles autorités.