NETTALI.COM- Une enquête révèle une situation sanitaire préoccupante dans le sud du Sénégal, où l’alcool et les mauvaises habitudes de vie aggravent les risques.
À Ziguinchor, près d’une personne sur trois souffre d’hypertension artérielle. C’est l’une des principales conclusions de l’enquête STEPS 2024, dont les résultats ont été présentés, le mercredi 10 septembre par la Direction de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT).
L’étude révèle également une prévalence du diabète supérieure à la moyenne nationale, traduisant une évolution inquiétante des habitudes de vie dans la région.
Selon le directeur régional de la Santé, Dr Youssouf Tine, l’hypertension concerne désormais 31 % de la population, tandis que le diabète touche 4,9 % des habitants, contre 4,2 % au niveau national. « Ces données montrent une dégradation préoccupante de la situation sanitaire dans une zone jusque-là relativement épargnée », a-t-il alerté lors de l’atelier de restitution.
Les résultats mettent aussi en évidence une consommation d’alcool trois fois plus élevée qu’ailleurs au Sénégal : 11 % à Ziguinchor contre 3 % sur le plan national.
Des modes de vie en cause
Les spécialistes expliquent cette évolution par des changements profonds dans les habitudes de vie : alimentation déséquilibrée, baisse de l’activité physique, mais aussi augmentation des comportements à risques. Des facteurs qui favorisent l’émergence des maladies non transmissibles (MNT).
À l’échelle mondiale, ces maladies représentent 74 % des causes de décès, contre 53 % au Sénégal. Les plus fréquentes sont les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers, les maladies rénales chroniques et certains troubles mentaux. Toutes ont en commun des facteurs de risque évitables, comme le tabagisme, l’alcool ou encore la pollution de l’air.
Face à cette situation, Dr Tine plaide pour un renforcement de la prévention : « Il faut intensifier la sensibilisation des populations et promouvoir des modes de vie plus sains », a-t-il insisté, appelant également à une meilleure intégration de la lutte contre les MNT dans les politiques publiques locales et nationales.
De son côté, Dr Malick Anne, chef de la Division de lutte contre les MNT, a souligné que ces résultats serviront de base à l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale. Le ministère de la Santé a recommandé que les données de l’enquête soient diffusées dans toutes les régions afin de renforcer le plaidoyer auprès des autorités locales.
« Les maladies non transmissibles progressent rapidement et nécessitent une réponse adaptée, notamment contre le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les affections respiratoires chroniques », a-t-il conclu.