NETTALI.COM - Face à une conjoncture économique délicate, le Sénégal cherche à maintenir de bonnes relations avec le FMI, tout en affirmant sa souveraineté. Toutefois, l’analyste et président de l’ONG Otra Africa, Souleymane Diallo estime que si un accord n’est pas trouvé avec l’institution financière internationale, il faudra explorer d'autres voies de soutien économique, même si le FMI reste un partenaire essentiel. Il s’exprimait en tant qu’invité de l’émission Jury du dimanche sur la 90.3.
Invité de ce rendez-vous dominical, Souleymane Diallo est revenu sur les relations entre le FMI et le Sénégal. Il reconnaît d’emblée que le pays a besoin de l’appui de cette institution.
"Le FMI a toujours accompagné le Sénégal. Cette aide existe, d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, le FMI est conscient que nous avons de nouvelles autorités, de nouvelles pratiques, et certaines choses qui se sont produites par le passé ne se reproduiront plus. C’est cela qu’il faut corriger. Quand on parle de souveraineté, c’est précisément ce point-là. Maintenant, quelles seront les futures relations avec le FMI ? Cela demande beaucoup d’attention. Il faut le reconnaître : la conjoncture économique est difficile. Le FMI a bloqué beaucoup de choses, mais cette tension doit être dépassée", a expliqué l’analyste.
Cependant, il met en garde : "Si nous ne parvenons pas à dépasser cette étape, si nous n’arrivons pas à nous entendre avec le FMI, il faudra trouver un autre levier d’accompagnement de l’économie, car nous en avons besoin. Le FMI doit aussi comprendre qu’il ne peut pas sanctionner ni presser le Sénégal indéfiniment. Si cela continue, nous serons contraints de changer de voie. Il y a des pays qui se sont développés sans le FMI. C’est vrai que ce sera très difficile pour la population, que ce sera très lourd à supporter, mais s’il faut en arriver là, nous y serons prêts".