NETTALI.COM - Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu, hier vendredi 29 Août, son verdict dans l'affaire opposant deux figures connues : Awa Baba Thiam et son ancienne amie Salimata Sow, dite Salla Sow. Après une mise en délibéré depuis le 14 août, le jugement attendu a finalement été prononcé, mettant un terme à un feuilleton judiciaire qui aura tenu l'opinion en haleine pendant plus de deux ans.

La chambre correctionnelle a prononcé la relaxe pure et simple d'Awa Baba Thiam. Salla Sow, pour sa part, a été relaxée du chef de diffamation, mais reconnue coupable d'injures publiques. Elle a écopé d'une peine de trois mois de prison avec sursis et devra verser un million de francs CFA à titre de dommages et intérêts, à la partie civile.

Le 10 juin dernier, la salle d'audience avait été le théâtre d'échanges vifs, parfois empreints d'émotion. Le procureur de la République, rappelant la portée publique des accusations proférées, avait requis “l'application stricte de la loi pénale”, estimant que la querelle dépassait la sphère privée et avait porté atteinte à l'honneur des parties.

L'avocat d'Awa Baba Thiam avait, quant à lui, plaidé avec force pour la reconnaissance du préjudice subi, réclamant 100 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Il avait dénoncé des “attaques délibérées et destructrices” visant sa cliente, femme d'influence et figure respectée, dont la réputation aurait été ternie par la diffusion d'audios compromettants.

De son côté, la défense de Salla Sow avait tenté de minimiser les faits, soutenant que les propos en cause s'inscrivaient dans un contexte de tension personnelle et ne relevaient pas du pénal. “Ce conflit est né dans la sphère privée, il ne saurait être réglé autrement que par la réconciliation”, avait plaidé son avocat, dénonçant la judiciarisation d'une brouille amicale.

À l'origine de ce différend, la fuite en 2023 de messages audio à caractère choquant, survenue peu après le mariage de la fille d'Awa Baba Thiam. Ces enregistrements avaient suscité un vif émoi et alimenté rumeurs et spéculations dans certains cercles mondains. Les deux anciennes amies, autrefois inséparables, s'étaient alors mutuellement accusées de diffamation, d'injures publiques et même de collecte illicite de données personnelles.

Ce climat délétère, accentué par les réseaux sociaux, avait transformé une dispute privée, en une véritable affaire publique largement commentée et scrutée dans la capitale sénégalaise.

Le jugement du 28 août vient clore un dossier aussi médiatisé que sensible. En condamnant Salla Sow pour injures publiques tout en relaxant Awa Baba Thiam, la justice a choisi de sanctionner certains excès sans pour autant retenir l'ensemble des accusations croisées.