NETTALI.COM - Justice aux martyrs, reddition des comptes, silence sur les fillettes tuées dans le bus de Yarakh. Compte rendu d’une journée chargée de polémique.

Ce n’était pas l’ordre du jour de la session extraordinaire convoquée par le président de la République. Mais le sujet était au coeur des discussions, ce lundi 25 Août, à l’Assemblée nationale. Ils ont été nombreux, les députés de la majorité qui, comme à leur habitude, ont continué à faire pression sur la justice dirigée par un ministre que le président de la République, membre de la même mouvance, a porté à la tête de ce département stratégique.

Comme les jeunes le disent, justice par force, justice par force, justice par force”, clamera Guy Marius Sagna. Pour lui, ce n'est pas de la pression, c’est surtout une invite à la célérité.

Le député Babacar Ndiaye a embouché la même trompette en appelant avec véhémence la justice à aller plus vite. “On nous a trop chanté que le temps de la justice n’est pas le temps des hommes… Il est temps que le temps de la justice soit le temps des hommes, parce que la justice est rendue par des hommes et pour les hommes”, peste le député de la banlieue. Selon les députés de Pastef, la prudence et la sérénité seules ne sauraient justifier les lenteurs.

Ils donnent en exemple le cas du n°9 ; ceux qui avaient pris un enfant pour en faire un bouclier ; entre autres exemples qui, pour eux, relèvent de la flagrance. Guy Marius Sagna de fulminer : “Les Sénégalais commencent à s’inquiéter parce que ceux qui ont tué, ceux qui ont détourné les deniers publics viennent aujourd’hui nous dire que c’est du maintien de l’ordre. Nous n’allons pas l’accepter.

Tout comme pour les “martyrs”, les députés de la majorité ont aussi réclamé justice dans les affaires de présumés détournements de deniers publics. Silence sur les manifestants arrêtés pour la mort des deux filles de Yarakh

Les grands oubliés dans cette demande pressante de justice, ce sont surtout les filles tuées dans le bus de Yarakh.

Rarement, leur cause est défendue dans cette affaire de justice pour les victimes de la crise préélectorale. Pourtant, si la plupart des dossiers nécessitent des enquêtes pour ne serait-ce que trouver des suspects, dans ce dossier, des suspects ont déjà été interpellés et envoyés en prison par la Section de recherches de Colobane, avant de bénéficier de l’amnistie. La question, c’est de savoir si ces derniers seront interpellés à nouveau pour que justice se fasse dans ce dossier ?

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