NETTALI.COM - C'est ce 25 août que le Conseil municipal de Dakar est appelé à se réunir pour l'élection d'un nouveau maire en remplacement de Barthélemy Dias radié. Ce dernier dénonce une précipitation des autorités alors que la Cour suprême doit se prononcer prochainement sur son recours.
Barthélemy Dias et son Mouvement "Sénégal bi ñu bokk" sont en colère. Ils fustigent la décision du ministre des Collectivités territoriales, "par l'entremise du préfet de Dakar", de convoquer le Conseil municipal, le 25 août prochain, pour procéder au remplacement du maire de la capitale suite à la radiation de M. Dias. "Cette décision est précipitée, illégale et attentatoire aux principes de droit, dès lors que le recours introduit par M. Barthélemy Dias devant la Cour suprême est toujours pendant et n'a pas encore été vidé", estime "Sénégal bi ñu bokk" dans un communiqué. "En vertu du principe de la présomption de légalité des mandats électifs et conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal ainsi qu'au code général des collectivités territoriales", Barthélemy Dias et Cie rappellent que "les collectivités territoriales s'administrent librement par des conseillers élus dans les conditions fixées par la loi". Et de poursuivre citant l'article L.270 du code général des collectivités territoriales : "Toute vacance de siège doit être constatée de manière définitive, et non sur la base d'une décision en cours d'examen devant la juridiction suprême."
De l'avis des membres du mouvement de l'ancien maire de Dakar, "le principe du recours suspensif, reconnu par la jurisprudence administrative, impose que tant que le juge n'a pas tranché, l'autorité administrative s'abstienne de prendre toutes mesure irréversible". Autrement dit, Barthélemy Dias veut que le préfet de Dakar attende la décision de la Cour suprême sur son recours avant de procéder à son remplacement. Ce qui lui fait dire que "la démarche du ministre des Collectivités territoriales et du préfet de Dakar constitue une violation flagrante des droits de la défense, de la séparation des pouvoirs et de la légalité républicaine". Suffisant pour dénoncer un "acte (qui) menace la stabilité institutionnelle et le respect de l'Etat de droit au Sénégal". "Nous appelons toutes les forces vives de la nation à rester mobilisées pour la défense des acquis démocratiques et pour le respect scrupuleux des décisions de justice", conclut le communiqué de "Sénégal bi ñu bokk".