NETTALI.COM - Le Groupe Futurs Médias (GFM), fleuron de la presse privée sénégalaise, fait face à une crise économique et financière sans précédent. Alors que la direction annonce un plan de restructuration impliquant baisses de salaires et licenciements, les délégués du personnel crient au « forcing » et appellent à la mobilisation.
À l’instar de nombreux organes de presse du pays, le Groupe Futurs Médias traverse une zone de fortes turbulences. Dans un mémorandum rendu public, la direction du groupe fondé par Youssou Ndour évoque une situation financière critique marquée par la baisse structurelle des recettes publicitaires et des ventes de journaux, l’alourdissement des coûts d’exploitation, des redressements fiscaux jugés implacables, ainsi qu’une concurrence qualifiée de déloyale.
Conséquence : des déficits accumulés depuis plusieurs mois et des arriérés de salaires pour des centaines de travailleurs. Après plusieurs concertations et la saisine de l’Inspection du travail, aucune solution alternative viable n’a été trouvée. La direction estime qu’il n’existe que deux issues : la disparition pure et simple de l’entreprise ou une restructuration en profondeur. Elle a opté pour la seconde, annonçant des mesures allant de la réduction des salaires à des licenciements inévitables, assortis de réformes organisationnelles.
Mais cette décision ne passe pas du côté des représentants des travailleurs. Dans une réaction signée par Mamadou Fall, secrétaire général du Synpics GFM, les délégués dénoncent une décision unilatérale prise sans concertation et parlent de « licenciement abusif ». Ils rappellent que certains employés cumulent près de trois mois d’arriérés de salaires et annoncent l’organisation d’un grand rassemblement pour dénoncer cette « forfaiture ».
La crise de GFM illustre les difficultés structurelles d’une presse privée fragilisée par la chute des revenus traditionnels et une régulation contestée. Entre restructuration douloureuse et colère sociale, l’avenir du groupe reste suspendu à un fragile équilibre.
