NETTALI.COM - A l'occasion de la cérémonie de présentation de l’Agenda National de Transformation du Service public, le Premier ministre Ousmane Sonko s'est penché sur les dysfonctionnements qui gangrènent l’administration sénégalaise. De la corruption, à la masse salariale, en passant par le mode de recrutement, le chef du gouvernement sénégalais a plaidé pour une orientation des réformes en cours pour une administration plus performante, plus proche et plus respectueuse des usagers.
"On pense souvent à l’administration en tant que telle, mais le service public, c’est toute activité d’intérêt général exercée par l’administration ou sous son contrôle. C’est donc l’ensemble de l’action publique de l’État", a-t-il précisé.
Le Premier ministre estime que le service public doit être l’un des premiers bénéficiaires de la transformation de l’État, car il est au cœur de la relation entre les citoyens et la République.
Pour ousmane Sonko, il faut aussi réformer profondément la formation initiale des agents publics et réhumaniser la relation entre l’administration et le contribuable. Il a ainsi critiqué la tendance croissante au recrutement familial ou politique au détriment des concours : "Depuis les années 2000, nous vivons une frénésie de recrutement qui ne répond à aucun critère objectif. Les concours deviennent rares."
Le président du parti Pastef a insisté sur la nécessité d’une réforme systémique de la gestion des ressources humaines, d’une démarche de marketing public et d’une lutte sérieuse contre les surfacturations qui grèvent les budgets publics au détriment des services essentiels.
"Les usagers ne sont pas satisfaits"
Prenant la parole, le professeur Serigne Ahmadou Gaye a présenté l’étude diagnostic. Les contributions recueillies mettent en lumière plusieurs préoccupations récurrentes : la corruption persistante dans certains services, l’absence d’un accueil de qualité, le manque de professionnalisme de certains agents, les difficultés d’accès aux bâtiments administratifs pour les personnes à mobilité réduite, l’absentéisme, l’impunité en cas de fautes graves, ainsi que l’insuffisance des mécanismes de sanction à l’égard des agents fautifs.
Face à l'insatisfaction des usagers, il appelle ainsi à une digitalisation généralisée des démarches administratives, à une meilleure sécurisation des données personnelles et à une refonte des services de l’état civil.
L’Agenda national de transformation ambitionne ainsi de bâtir un service public moderne, digitalisé et orienté vers l’usager.