NETTALI.COM - Le président Alassane Ouattara a officialisé, le lundi 29 juillet, sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain, invoquant la stabilité du pays et les défis sécuritaires. Une annonce aussitôt fustigée par Guillaume Soro, qui dénonce une violation de la Constitution et appelle les Ivoiriens à “défendre la liberté et la justice”.

À moins de trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, le lundi 29 juillet, sa candidature à un quatrième mandat, invoquant des “défis majeurs” à relever. Une décision vivement critiquée par Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, qui dénonce une “violation grave” de la Constitution.

Dans une adresse solennelle à la Nation, le chef de l’État a déclaré avoir répondu aux appels “de nombreuses voix” venues de toutes les régions du pays, l’exhortant à poursuivre son action à la tête de l’État. S’appuyant sur la Constitution de la IIIe République, Alassane Ouattara a affirmé que “le devoir peut, parfois, transcender la parole donnée”, en référence à son engagement antérieur à ne pas se représenter.

Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet”, a-t-il souligné, mettant en avant la nécessité de préserver les acquis économiques et sécuritaires de la Côte d’Ivoire face à la menace terroriste dans la sous-région et aux incertitudes économiques internationales. Il a promis un mandat de “transmission générationnelle”, s’engageant à consolider les acquis et à améliorer le quotidien des Ivoiriens, notamment les plus vulnérables.

Une “forfaiture” pour Soro

Quelques heures après l’allocution présidentielle, Guillaume Kigbafori Soro a publié une déclaration au vitriol, qualifiant cette candidature de “quatrième mandat présidentiel illégal”.

Soro, devenu opposant en exil, accuse Alassane Ouattara de “fouler aux pieds la Constitution ivoirienne et les principes les plus élémentaires de la démocratie”. Il dénonce une mise en scène soigneusement orchestrée ces dernières semaines pour “préparer l’opinion à une nouvelle violation de notre Loi fondamentale” et compare le chef de l’État à un “dictateur” accroché au pouvoir.

Aujourd’hui, l’opposition est embastillée, la démocratie bâillonnée et la liste électorale, totalement truquée, annonce des lendemains périlleux”, avertit Guillaume Soro, appelant le peuple ivoirien à se “lever, dans le respect de la légalité, pour défendre la Constitution, la justice et la liberté”.

Ce duel à distance entre les deux hommes, donne le ton d’une campagne électorale qui s’annonce houleuse. Alors que le pouvoir insiste sur la stabilité et la légalité du processus, l’opposition dénonce un verrouillage démocratique et des institutions instrumentalisées.