NETTALI.COM - Invité ce dimanche de l’émission Le Jury du dimanche sur iRadio, Samba Sy, ancien ministre et secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), a livré une analyse sans détour de la situation politique actuelle. Coordonnateur du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR), il n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il qualifie de « gouvernance évasive et justifications permanentes ».
« On cherche des défaussoires, des exutoires… mais nulle part les alibis n’ont permis à un pays d’avancer », a-t-il lancé, dénonçant un pouvoir davantage préoccupé à désigner des coupables qu’à s’attaquer aux vrais défis du Sénégal.
Revenant sur les engagements de campagne du pouvoir en place, Samba Sy a pointé un « profond décalage entre le discours électoral et la réalité du terrain ». Licenciements massifs, suspension des bourses de sécurité familiale et climat pesant pour les libertés publiques sont, à ses yeux, des signaux inquiétants d’une gouvernance prise de court.
« On nous avait promis que tout changerait d’un claquement de doigts. Aujourd’hui, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Diriger un pays, c’est mesurer la gravité de chaque décision. Et pour l’instant, cette gravité semble ignorée », a-t-il regretté.
Une dualité à la tête de l’État
Samba Sy a également évoqué, sans les nommer directement, les relations complexes entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Une cohabitation qui, selon lui, pourrait devenir problématique.
« Nous faisons face à une crise institutionnelle latente. Si à l’impasse économique et à la crise sociale s’ajoute une instabilité gestionnelle, alors que nous sommes déjà dans une ceinture de feu régionale, la situation deviendrait dangereuse », a averti l’ancien ministre.
Sur la démission de Sonko : "Le temps nous le dira…"
Interrogé sur l’éventualité d’une démission d’Ousmane Sonko, après ses propos polémiques contre une partie de la presse et certains alliés du régime, Samba Sy s’est voulu mesuré mais lucide. « Le temps est un bon juge. Ce discours aurait pu être évité, et cela aurait été préférable. »
Sans souhaiter le chaos, il rappelle que l’opposition doit rester vigilante et responsable : « Nous voulons le meilleur pour le Sénégal. Un pays ne se bâtit pas sur la conflictualité permanente, mais sur la stabilité et l’exemplarité démocratique. »
À travers ce décryptage sans concession, Samba Sy met en garde contre les dérives d’un pouvoir tenté par l’autosatisfaction et l’intimidation. Pour lui, la seule issue est dans le travail, la rigueur et le respect des engagements pris devant le peuple.