NETTALI.COM - Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est rentré à Dakar ce vendredi 11 juillet 2025, après une visite officielle aux États-Unis marquée par des rencontres au sommet, notamment avec le président américain Donald Trump. Mais ce retour officiel a été ponctué d’un détail qui n’a pas échappé aux observateurs de la scène politique sénégalaise : l’absence du Premier ministre Ousmane Sonko à l’accueil présidentiel.

D’ordinaire omniprésent lors des départs et retours de Diomaye Faye, Ousmane Sonko brillait cette fois par son absence. Seul le gouverneur du Palais était présent à l’aéroport militaire de Yoff pour accueillir le chef de l’État à sa descente d’avion. Ce choix de sobriété protocolaire, confirmé par Les Échos et Walf Quotidien, laisse planer des interrogations.

Ce fait intervient dans un contexte particulier : la veille, Ousmane Sonko a violemment tancé le régime, appelant les membres du Pastef à boycotter les télévisions dites hostiles, accusant implicitement certaines institutions de faiblesse et évoquant un manque d’autorité au sommet de l’État. Une sortie jugée très critique, qui semble avoir refroidi les rapports entre les deux têtes de l’Exécutif.

Sobriété assumée ou tension palpable ?

Deux lectures s’opposent :

  • Pour certains analystes, il s’agirait d’une volonté commune d’éviter les grandes mises en scène protocolaires au nom d’une sobriété revendiquée par le pouvoir depuis son installation.
  • Pour d’autres, il s’agirait d’un indice sérieux de crispation institutionnelle entre le président et son Premier ministre, confirmée par les dernières prises de parole publiques et des signaux de désalignement stratégique.

Dans un régime hypermédiatisé où chaque détail du protocole présidentiel est scruté, l’absence d’Ousmane Sonko à cet accueil officiel pourrait nourrir les rumeurs de désaccord profond entre les deux hommes forts du pays. Elle arrive au moment où plusieurs critiques internes secouent la coalition au pouvoir, et alors que les décisions stratégiques sur la gouvernance, la gestion de la presse et les libertés publiques polarisent le débat national.