NETTALI.COM - Les mauvais résultats enregistrés cette année dans les séries littéraires au Sénégal n’ont pas laissé l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) indifférente. Face à une situation jugée « préoccupante », son président, Abdoulaye Fané, a tiré la sonnette d’alarme dans les colonnes du quotidien Le Soleil.

« C’est un constat amer. Les séries littéraires sont en perte de vitesse dans notre système éducatif », déplore-t-il.

Selon lui, plusieurs facteurs expliquent cette dégringolade : un désintérêt social grandissant pour les filières littéraires, perçues comme peu valorisantes face aux séries scientifiques, jugées plus porteuses en termes de débouchés professionnels. À cela s’ajoute une inégalité criante dans la répartition des moyens pédagogiques et humains, largement en faveur des sciences.

« Les séries littéraires font souvent face à des effectifs pléthoriques, des ressources limitées et un encadrement insuffisant », déplore M. Fané, qui pointe également du doigt un enseignement « trop théorique et déconnecté des réalités contemporaines », incapable de susciter l’intérêt des élèves.

Des propositions sur la table

Pour tenter d’inverser la tendance, l’Unapees plaide pour une revalorisation de l’image des séries littéraires auprès de l’opinion et des familles. « Il faut sensibiliser sur les opportunités qu’offrent ces filières : journalisme, diplomatie, traduction, communication… autant de secteurs essentiels pour le pays », martèle son président.

Autre piste évoquée : une réforme profonde des curricula, intégrant des contenus plus contemporains et des méthodes pédagogiques plus interactives pour redonner goût aux lettres et aux sciences humaines.

« Les élèves doivent comprendre que ces matières ont un rôle à jouer dans la société et peuvent offrir des carrières intéressantes », soutient Abdoulaye Fané, qui appelle aussi à un rééquilibrage des moyens financiers et humains entre les séries scientifiques et littéraires.

 Un enjeu pour l’équilibre du système éducatif

Au-delà des chiffres et des statistiques, ce cri du cœur des parents met en lumière une problématique de fond dans le système éducatif sénégalais : celle de l’équilibre et de la valorisation de toutes les disciplines. Car, rappelle l’Unapees, « un pays a besoin autant de médecins et d’ingénieurs que de journalistes, d’historiens, de juristes, de diplomates et d’artistes pour se construire ».