NETTALI.COM- La déclaration du Premier ministre, Ousmane Sonko, lors du Conseil national de PASTEF a fait réagir plus d’un. Des acteurs de l’opposition, de la société civile ont jugé cette sortie violente, indigne et dangereuse.

Le Premier ministre a traité la société civile de "fumier" et promis de voter des lois pour avoir un œil sur les circuits de financement des ONG, soupçonnés de prendre de l'argent illicite. Ces derniers demandent à Ousmane Sonko de savoir raison garder.

Seydina Gassama , président de Amnesty International, section Sénégal : « Nous allons continuer à travailler sur la base de nos principes »

« On n'invente pas les référentiels sur lesquels nous travaillons. Ce sont des référentiels qui ont été adoptés par les États eux-mêmes. Que ce soit Alioune Tine ou Birahim Seck ou moi-même ce sont les mêmes qu'on exprimait hier quand Macky Sall était au pouvoir. On ne peut pas changer d'attitude parce qu'il y a un nouveau gouvernement qui est là. Donc, nous allons continuer à travailler sur la base de ces principes »

Babacar Ba , forum du Justiciable : « Si la société civile répondait à la hauteur des insultes »

« La première question que je voudrais demander au procureur de la République c'est : monsieur le procureur, est-ce que vous avez entendu monsieur Ousmane Sonko traiter la société civile de fumier? Deuxième question, monsieur le procureur de la République, quelle doit être l'attitude de la société civile face à ces insultes? Et troisième question, monsieur le procureur de la République, si la société civile répondait à la hauteur des insultes, j'espère qu'elle ne sera pas poursuivie pour offense à une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République. Parce que moi, je suppose que nous sommes dans un état de droit et la règle de droit est générale et impersonnelle. On a vu des gens poursuivis pour offense au chef de l'État, offense à une personne exerçant des prérogatives du chef de l'État. On a vu également des personnes qui sont en train d'être auditionnées pour discours contraire aux bonnes moeurs ».

Birahim Seck, Forum civil : « Arrêtez de prendre la Société Civile pour prétexte de votre impuissance aiguë à gouverner »

« M. Ousmane Sonko, arrêtez de prendre la Société Civile pour prétexte de votre impuissance aiguë à gouverner. Elle était là avant vos cris de tribun, et elle survivra à la PETITE loi que vous proposerez. Les Sénégalais méritent plus qu’un chef en colère, sans profondeur et sans cap ».

Du côté de l’opposition, elle trouve regrettable les attaques du Premier ministre

Zahra Iane Thiam de la nouvelle Responsabilité : "Sonko démarre le combat de la reconquête du pouvoir" 

« Nous avons écouté la déclaration de guerre du chef de parti du PASTEF. C'était en principe une activité politique interne mais qui s'est muée en une sortie idéologique, programmatique et très polémique. Je pense que le président du PASTEF démarre le combat de la reconquête du pouvoir et il veut le faire de mon point de vue par un positionnement hégémonique ».

Doudou Wade, du Parti démocratique sénégalais - « Il faut que Sonko se ressaisisse »

« Les gens qui ont été en place dans l’histoire du Sénégal et qui seront là demain croient qu’il faut attaquer l’opposition pour la mettre sous scelle ou pour la faire taire. Dans le passé, ils se sont trompés et l’ont su à leurs dépends et ceux de demain aussi, le sauront à leurs dépends. L’opposition est une institution politique, démocratique. On ne peut pas la réduire à néant. Il est en train de se tromper, le Premier ministre. Il faut qu’il se ressaisisse ».