NETTALI.COM- Lors de l’installation du Conseil national de son parti ce jeudi, Ousmane Sonko a vivement critiqué certaines organisations de la société civile sénégalaise. Il leur reproche de dépasser les limites de leur rôle traditionnel et annonce une proposition de loi pour encadrer leur financement.

Le ton était offensif, le message clair : Ousmane Sonko ne veut plus d'une société civile « instrumentalisée » qui, selon lui, outrepasse ses fonctions de veille démocratique. S'exprimant en marge de l’installation du Conseil national de Pastef-Les Patriotes, le Premier ministre accuse certaines d’empiéter sur les prérogatives de l’État. « Le système reste encore en place, et une partie de la société civile continue d’exercer une pression constante. Nous sommes arrivés au pouvoir avec un programme clair, à l’issue d’un long combat, grâce à la confiance des Sénégalais. Mais certains veulent désormais gouverner à notre place », a-t-il déclaré, devant les cadres et militants de son parti. Selon Ousmane Sonko, le rôle de ces organisations dépasse largement le cadre d'une participation citoyenne normale. « Ce que fait la société civile au Sénégal ne se voit nulle part ailleurs », a-t-il déploré, évoquant une situation qu’il juge anormale et contre-productive.

Pour répondre à cette dérive, le leader de Pastef propose une réforme majeure : une loi pour interdire le financement étranger des organisations de la société civile. Une mesure qu’il justifie par la nécessité de garantir la souveraineté du pays. « Ils sont financés de l’extérieur pour surveiller l’État dans toutes ses actions. Leurs rapports ne sont destinés qu'aux bailleurs. Nous allons affronter ce système et le réformer. Nous avons reçu mandat pour le faire, et nous irons jusqu’au bout », a-t-il insisté.

Cette annonce promet de raviver le débat sur la place et le rôle de la société civile dans le processus démocratique sénégalais, à un moment où le nouveau pouvoir cherche à affirmer sa légitimité et à reprendre le contrôle des dynamiques de gouvernance.