NETTALI.COM - Au deuxième jour de sa visite officielle aux États-Unis, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a choisi de rencontrer les décideurs économiques américains à la Chambre de Commerce des États-Unis, la plus puissante organisation patronale du monde. Une initiative diplomatique et économique forte, qui traduit la volonté du nouveau régime sénégalais de repositionner le pays dans la carte mondiale des investissements privés.
Face à une trentaine de hauts responsables d’entreprises américaines, Diomaye Faye a présenté une vision économique offensive pour l'amélioration du climat des affaires, l'ouverture maîtrisée des secteurs stratégiques et la promotion d’opportunités dans l’énergie, le numérique, les infrastructures et les ressources naturelles.
Un discours pragmatique qui tranche avec les postures parfois radicales de l’opposition d’hier et qui montre la mue de PASTEF, passé du slogan à la gouvernance.
Cette démarche s’inscrit dans une dynamique plus large de reconfiguration des alliances économiques sénégalaises. En phase avec la doctrine américaine « Trade not Aid » (commerce, pas charité), Diomaye envoie un signal aux investisseurs américains : le Sénégal reste un pays ouvert aux capitaux étrangers, mais dans une logique de partenariat équilibré.
Le Guide d’Investissement pour le Sénégal que la Chambre de Commerce américaine prévoit de publier conforte cette dynamique.
Un contre-pied à l’image de défiance avec l’Occident
Ce déplacement et son contenu économique marquent un contre-pied stratégique aux tensions récentes entre Dakar et Washington, exacerbées par les affaires de visas ou les positions panafricanistes radicales de Sonko. Diomaye Faye affiche ainsi un profil présidentiel rassurant pour les investisseurs et rompt avec la perception d’un pouvoir sénégalais tenté par l’isolement ou l’exclusivité sino-africaine.
La rencontre avec Christopher Landau, patron de la DFC (Société de financement du développement américaine), est un signal fort. La DFC, bras armé de l’administration américaine pour les investissements stratégiques en Afrique, pourrait devenir un partenaire clé pour les grands projets sénégalais, notamment dans les infrastructures et l’énergie.
Cette visite marque une entrée réussie de Bassirou Diomaye Faye dans la diplomatie économique de haut niveau. En moins de cent jours, le Président sénégalais esquisse ainsi un double visage : celui d’un leader attaché à la souveraineté nationale, mais conscient des exigences du jeu économique international.
Un tournant diplomatique subtil et nécessaire, qui pourrait bien être l’un des axes majeurs de son mandat.