NETTALI.COM - Ce mercredi 9 juillet à la Division spéciale de la cybersécurité, les policiers ont entendu puis libéré le député Amadou Ba là où Badara Gadiaga a, lui, été placé en garde à vue. Ce que dénoncent les avocats de ce dernier. Seulement, le statut du responsable de Pastef ne permet pas à la police de le retenir. A moins que...
Les avocats de Badara Gadiaga ne sont pas contents. Et ils le font savoir. Après avoir assisté puissants au placement en garde à vue de leur client, mercredi, ils ont dénoncé un "deux poids, deux mesures" dans la procédure. Allusion au fait que le député Amadou Ba entendu dans la même affaire a été laissé libre par les policiers.
"Ce que nous déplorons, c'est que dans un État de droit, on ne peut pas poursuivre deux personnes pour les mêmes chefs d'inculpation pour ensuite arrêter l'une et laisser libre l'autre", a confié, mercredi tard dans la soirée, Me Alioune Badara Fall, conseil de Badara Gadiaga. Et l'avocat d'expliquer : "Le député Amadou Ba avait été convoqué. Mais à 21 heures, ils l'ont libéré. Et pourtant, tout est parti des déclarations d'Amadou Ba, lui-même, à l'émission Jakaarlo. Badara Gadiaga l'a bien fait comprendre aux enquêteurs."
Seulement, les avocats de Badara Gadiaga semblent ignorer que le député Amadou Ba a un statut qui le protège. La Constitution du Sénégal, en son article 61, indique que le député peut certes être interrogé et poursuivi, mais son arrestation ne peut intervenir qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée nationale. En effet, ledit article qui traite de l'immunité parlementaire stipule que "les députés ne peuvent être poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés en raison de leurs opinions ou votes dans l'exercice de leurs fonctions. De plus, ils ne peuvent être arrêtés en matière criminelle ou correctionnelle pendant les sessions qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit ou de condamnation pénale définitive. Hors session, ils ne peuvent être arrêtés que dans les mêmes conditions, sauf en cas de flagrant délit ou de condamnation définitive".
Autrement dit, l'Assemblée nationale n'est certes pas en session, mais aucun député ne peut être arrêté sans l'autorisation du bureau sauf dans les cas prévus par la loi, comme le flagrant délit. Encore que dans cette affaire Badara Gadiaga, on ne sait même pas si un quelconque chef d'inculpation est retenu contre Amadou Ba.
Rappelons juste qu'à cette étape de l'enquête, Badara Gadiaga est, lui, poursuivi pour "discours contraires aux bonnes mœurs".