NETTALI.COM - Face aux convocations tous azimuts de journalistes et chroniqueurs, Thierno Alassane Sall tire la sonnette d’alarme. Pour le président de "La République des Valeurs", la liberté d’expression est menacée par une justice mobilisée à des fins politiques.
Alors que Badara Gadiaga est convoqué par la Division de la cybercriminalité, dans la foulée de Madiambal Diagne, lui aussi auditionné ce mardi pour un tweet, la machine judiciaire semble s’emballer. Thierno Alassane Sall, connu pour ses positions tranchées, dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
« Le régime a manifestement décidé de faire gérer ses états d'âme et ses instincts répressifs par la machine judiciaire », s’insurge Thierno Alassane Sall dans un communiqué au ton grave. Le président de la République des Valeurs n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, ces convocations tous azimuts marquent une dérive préoccupante du pouvoir.
Cette vague d’interpellations touche notamment des figures connues de la presse et des réseaux sociaux. Badara Gadiaga, chroniqueur reconnu, est dans le viseur des autorités après avoir commenté une décision de justice. Madiambal Diagne, patron de presse, a lui aussi été entendu. Ce qui, pour Thierno Alassane Sall, illustre un deux poids, deux mesures flagrant.
« Peut-il se trouver un seul magistrat pour faire usage d’une balance qui ne penche pas toujours du même côté ? », interroge-t-il, en référence à la réaction du parquet aux propos d’Ousmane Sonko sur la magistrature, restés impunis selon lui, alors que d’autres citoyens sont poursuivis pour de simples observations.
Le chef de l’État qui avait promis une gouvernance fondée sur la rupture et l’équité, pointe aussi les contradictions de certains membres de l’exécutif. « Que cela corresponde au désir des dignitaires du régime, y compris ceux qui, hier encore, dénonçaient une justice inféodée au pouvoir politique, on le sait trop bien », tacle-t-il, visant indirectement le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait déclaré vouloir « effacer » certains chroniqueurs.
Pour Thierno Alassane Sall, ces pratiques rappellent que « la liberté d’expression n’est jamais définitivement acquise ». Et de conclure avec une question qui résonne comme un avertissement : « Le Ousmane Sonko d’hier et celui d’aujourd’hui aurait-il, au fond, eu raison dans ses jugements sur la Justice ? »