NETTALI.COM - Le président du comité scientifique des Assises nationales des Médias, Matar Silla, a relevé mardi, la nécessité de réformer en profondeur l’architecture juridique et institutionnelle du secteur, insistant sur la mise en place d’une nouvelle instance de régulation plus adaptée aux réalités actuelles.
"L’autorité de régulation actuelle n’est plus appropriée. Il est temps d’aller vers un arsenal juridique et institutionnel plus cohérent, qui prenne en compte non seulement les médias, mais aussi la publicité et la protection des professionnels, notamment les jeunes reporters et techniciens” a déclaré M. Silla lors de la cérémonie de restitution du rapport général des Assises des médias.
"La question de la viabilité économique est essentielle’’, a souligné l’ancien directeur de la RTS, appelant à explorer des mécanismes de financement innovants, fondés sur les meilleures pratiques ”’best practices” internationales.
Dans cette perspective, il a expliqué que des propositions concrètes ont été formulées pour une mise en œuvre progressive visant à professionnaliser et à diversifier davantage le secteur.
Selon Matar Silla, le Sénégal dispose des moyens de devenir un ”hub médiatique et technologique de référence en Afrique”, dans le cadre de son Agenda 2050. Mais cela requiert ”réflexion, concertation et respect mutuel”, a-t-il martelé.
Le président du comité scientifique a également salué l’effort collectif mené dans le déroulement des Assises, notant que le travail accompli durant ces deux années, s’il avait été confié à un cabinet privé, ”se chiffrerait en milliards”.
Il a appelé à écouter toutes les parties prenantes et à prendre des mesures urgentes pour permettre aux médias de jouer pleinement leur rôle dans la consolidation démocratique et le développement du pays.
”Informer juste, informer vrai, sur la base de la déontologie et de l’éthique. Ce secteur ne doit pas être la voix de son maître, mais il doit accompagner, avec rigueur et professionnalisme, le développement national”, a-t-il conclu.
Ces Assises qui ont duré deux ans ont vu la participation de professionnels des médias, d’experts, d’universitaires et d’acteurs institutionnels. Les recommandations ont notamment porté sur la modernisation du cadre légal et le renforcement de la formation et des capacités professionnelles. La viabilité économique des entreprises de presse a aussi retenu l’attention des participants lors de ces travaux, indique-t-on.