NETTALI.COM - Sauf changement de dernière minute, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, sera entendu ce mercredi par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Il est au cœur d’une affaire de corruption présumée portant sur 50 millions de francs CFA, qui continue de secouer le landerneau politique et judiciaire sénégalais.
L’ancien garde des Sceaux, inculpé et placé sous bracelet électronique, devra s’expliquer devant la juridiction d’exception en présence de ses deux coaccusés devenus témoins à charge : l’entrepreneur Cheikh Guèye et Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des Constructions du ministère de la Justice.
Un marché à l’origine du scandale
L’affaire remonte à un projet de Centre de surveillance électronique, un partenariat public-privé évalué à 576 millions FCFA. Cheikh Guèye affirme avoir remis une avance de 50 millions en espèces à Ismaïla Madior Fall, dans le cadre de cet accord. Mais, selon ses dires, l’entrepreneur aurait refusé de verser le reste de la somme prétendument exigée, ce qui aurait conduit à la résiliation du contrat.
Face à ces accusations, l’ancien ministre nie fermement toute implication. Il soutient avoir refusé cet argent, qu’il présente comme un don indélicat, et l’avoir restitué à son propriétaire. Une version que contestent ses anciens collaborateurs, désormais entendus comme témoins à charge.
Un dossier à forte portée symbolique
Ce dossier, très suivi au sommet de l’État et dans les milieux judiciaires, cristallise les tensions autour des engagements du nouveau régime en matière de lutte contre la corruption et de gouvernance vertueuse. L’issue de cette audition pourrait peser lourd sur la suite de la procédure et sur l’image d’Ismaïla Madior Fall, figure réputée du milieu universitaire et politique.
La Haute Cour de Justice, mobilisée pour cette affaire sensible, s’apprête ainsi à vivre l’une de ses séquences les plus scrutées depuis des années.