NETTALI.COM - La désignation du Sierra-Léonais Julius Maada Bio à la tête de la CEDEAO continue de susciter des réactions. Thierno Alassane Sall, leader de la République des Valeurs, y voit un affront historique pour la diplomatie sénégalaise et un revers pour le président Bassirou Diomaye Faye.
Le choix des chefs d’État de la CEDEAO de porter le président sierra-léonais Julius Maada Bio à la présidence tournante de l’organisation régionale n’en finit pas de faire des vagues à Dakar. Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs, a vivement critiqué ce qu’il qualifie de « pire camouflet diplomatique de l’histoire du Sénégal ».
Dans une déclaration publiée ce week-end, l’ancien ministre de l’Énergie estime que le président Bassirou Diomaye Faye, qui s’était rendu à Abuja pour ce sommet du 21 juin, a essuyé un revers cinglant. « Les chefs d’État de la CEDEAO ont préféré confier la présidence de l’organisation à Julius Maada Bio, à la place de Bassirou Diomaye Faye, un moment pressenti », a-t-il écrit.
Au-delà de ce qu’il considère comme un désaveu, Thierno Alassane Sall dénonce une incohérence stratégique de la part du régime sénégalais. « Quelle idée, pour un antisystème, de vouloir diriger le consortium régional du Système ! », s’interroge-t-il, estimant que le profil de Bassirou Diomaye Faye n’était pas compatible avec les exigences actuelles de la CEDEAO.
Le leader de la République des Valeurs pointe également du doigt les dissensions internes au sommet de l’État sénégalais et les prises de position de certains députés sénégalais au parlement de la CEDEAO, jugées hostiles à l’organisation. « Les diatribes de certains députés sénégalais, qui font écho aux attaques de l’AES contre les chefs d’État de la CEDEAO, n’ont pas aidé », ajoute-t-il.
Enfin, Thierno Alassane Sall n’a pas épargné le Premier ministre Ousmane Sonko, actuellement en déplacement en Chine. Ironisant sur les « photos du PM aux côtés d’officiels de second rang », il dénonce « l’offensive désordonnée des deux chefs de l’exécutif, tous deux absents du territoire », concluant que le Sénégal est devenu « un pays dévalué ».