NETTALI.COM- Le Sénégal s’apprête à franchir une nouvelle étape vers une démocratie plus inclusive. Le droit de vote pour les détenus non définitivement condamnés a été retenu comme un point d’accord majeur à l’issue du dialogue national sur le système politique.

 

C’est une avancée symbolique mais hautement significative pour les droits civiques au Sénégal. Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche 15 juin, Mamadou Seck, président de la commission chargée du processus électoral, a annoncé que l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile réunis dans le cadre du dialogue national ont unanimement validé le principe du droit de vote pour les détenus en attente de jugement définitif.

« Tout détenu qui n’est pas définitivement condamné conserve son droit de vote », a rappelé le politologue, soulignant le caractère consensuel de cette mesure. Selon lui, cette reconnaissance vise à renforcer les principes fondamentaux de la démocratie sénégalaise.

Vers une mise en œuvre technique

Si le consensus politique est désormais acquis, reste à définir les modalités pratiques de cette réforme. Mamadou Seck a indiqué que des discussions techniques allaient être engagées pour intégrer ce nouveau droit dans le processus électoral à venir, notamment en vue de la prochaine élection présidentielle.

Interrogé sur la mise en œuvre globale des recommandations issues du dialogue, le président de la commission électorale s’est voulu optimiste : « Les perspectives sont très positives ». Il a annoncé la création prochaine d’un comité restreint chargé de suivre l’exécution des conclusions et de garantir leur application.

Une avancée pour les droits humains

Longtemps ignorée ou reléguée au second plan, la question du droit de vote des personnes incarcérées ,mais non condamnées de manière définitive , sort ainsi de l’ombre. Dans un contexte africain où cette question demeure sensible, le choix du Sénégal pourrait faire jurisprudence et inspirer d’autres pays de la région.

Cette réforme, si elle est effectivement mise en œuvre, marquera un progrès notable vers une plus grande inclusivité du système électoral, en phase avec les principes de justice, de présomption d’innocence et de participation citoyenne.