NETTALI.COM - L'Iran a tiré samedi de nouvelles salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes, la veille, contre des sites militaires et nucléaires sur le sol iranien. L'armée israélienne a mené des frappes nocturnes contre des défenses aériennes près de Téhéran.

La crainte d'une escalade se renforce au Moyen-Orient. L'Iran a tiré samedi 14 juin, de nouvelles salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d'une ampleur sans précédent, la veille, contre des sites militaires et nucléaires sur le sol iranien.

Sur CNN, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l'Iran avait lancé « environ 150 » missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s'arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2.000 missiles.

Les secours israéliens ont fait état de deux morts samedi dans une zone résidentielle dans le centre d'Israël, touchée par un projectile. Vendredi, les frappes avaient fait « environ 40 blessés et une femme est décédée », avait précisé l'ambassadeur Leiter.

Installations de défense frappées en Iran

De son côté, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes sur l'Iran. L'armée israélienne a annoncé samedi viser « des dizaines » de lanceurs de missiles sol-sol en Iran, après avoir mené des frappes nocturnes contre des défenses aériennes près de Téhéran. « Pendant la nuit, l'armée de l'air a frappé des dizaines de cibles, notamment des infrastructures de missiles sol-air, dans le cadre d'une opération visant à détruire les capacités de défense aérienne du régime dans la région de Téhéran », a aussi déclaré l'armée dans un communiqué.

Vendredi matin, Israël, disant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, a lancé une attaque massive sur le territoire iranien, visant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays. L'attaque, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une « large majorité de civils », selon le représentant iranien à l'ONU Amir Saeid Iravani.

Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti qu'il y en aurait « plus à venir ». « Nous avons éliminé les principaux commandants militaires, des scientifiques nucléaires de haut niveau, l'installation d'enrichissement (d'uranium) la plus importante du régime islamique et une grande partie de son arsenal de missiles balistiques », a précisé le Premier ministre israélien.

Dialogue « inutile »

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé de son côté une « déclaration de guerre ». Et l'Iran a déclaré que la poursuite des négociations nucléaires avec les Etats-Unis était désormais « dénuée de sens » après les frappes israéliennes, a rapporté le Teheran Times, citant Esmaeil Baghaei, porte-parole du ministère des affaires étrangères. « L'autre partie a fait quelque chose qui rend le dialogue inutile », aurait ainsi déclaré le porte-parole, selon le journal cité par l'agence Bloomberg. «La décision que nous allons prendre pour dimanche reste encore incertaine», a indiqué samedi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei, en allusion aux pourparlers prévus à Oman, selon l'agence de presse officielle Irna.

L'Iran et les Etats-Unis devaient initialement se retrouver ce dimanche à Oman pour une nouvelle séance de discussions autour du nucléaire iranien. Le président américain Donald Trump, qui s'est entretenu vendredi avec Benjamin Netanyahu, avait exhorté l'Iran à « conclure un accord » sur le nucléaire et prévenu que les « prochaines attaques » seraient « encore plus brutales ».

« Assez de l'escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l'emporter », a plaidé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres sur X. Signe de l'extrême fébrilité dans la région, de nombreuses compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols, tandis que les cours du pétrole ont flambé.

(Les Echos Avec agences, AFP, Bloomberg)