NETTALI.COM -  La Maison pénale de Bouaké a été secouée, ce mardi 4 juin 2025, par une mutinerie d’une rare violence ayant fait cinq morts et vingt-neuf blessés, selon un communiqué du procureur de la République.

Tout est parti d’une opération de fouille de routine menée par l’administration pénitentiaire dans le Bâtiment E de l’établissement. Mais cette opération a vite dégénéré lorsque les détenus ont opposé une vive résistance, armés de gourdins, de machettes et d’autres objets contondants. Pris à partie, les agents ont dû effectuer des tirs de sommation pour se dégager.

Le bilan de cette mutinerie est particulièrement grave : cinq détenus ont perdu la vie et vingt-neuf personnes ont été blessées, dont six agents pénitentiaires et vingt-trois détenus. Tous les blessés ont été pris en charge, tandis qu’un médecin légiste a été dépêché sur place pour procéder aux constatations légales.

Dans le sillage de ces violences, l’opération de fouille a tout de même pu se poursuivre. Elle a permis de mettre la main sur un arsenal impressionnant : plusieurs blocs de cannabis, des plaquettes de Tramadol, dix-huit téléphones portables dont huit smartphones, trois grenades et de nombreuses armes blanches.

Le procureur a précisé que ce genre de découvertes n’est pas inédit dans cet établissement pénitentiaire où de précédentes fouilles avaient déjà permis de saisir quantités de stupéfiants et d’armes artisanales.

Alertées, les forces de la Gendarmerie et de la Police nationale sont rapidement intervenues pour contenir la situation et ramener le calme dans l’établissement. L’enquête judiciaire ouverte devra déterminer les circonstances exactes de cette mutinerie et identifier les instigateurs.

Cet événement tragique vient une nouvelle fois mettre en lumière les conditions de détention préoccupantes en Côte d’Ivoire, où les prisons sont régulièrement confrontées à des tensions dues à la surpopulation, à l’insuffisance des moyens de contrôle et à la prolifération de produits illicites derrière les barreaux.

Le procureur a d’ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer la vigilance et les moyens de l’administration pénitentiaire pour prévenir de tels drames à l’avenir.