NETTALI.COM- Le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS) Alwahda condamne la récente sortie du général à la retraite Meïssa Sellé Ndiaye. Il l’accuse de semer la division au sein de la communauté musulmane sénégalaise. Le mouvement rejette toute stigmatisation d’un prétendu "islam importé" et appelle la justice à se saisir des propos jugés diffamatoires et menaçants pour la cohésion nationale.
Lors d’une cérémonie de parrainage à Koki, le général Meïssa Sellé Ndiaye a tenu des propos qualifiés de « réducteurs et dangereux » par le RIS Alwahda. Il a évoqué l’existence d’un "islam importé" qui menacerait l’islam confrérique sénégalais. « Le général entretient une vision dangereusement réductrice de l’islam sénégalais », déplore le mouvement, estimant que de telles déclarations jettent l’opprobre sur une partie de la communauté musulmane.
En fait, selon le RIS, parler d’un islam "local" opposé à un islam "étranger" est non seulement faux, mais dangereux. « Parler d’‘islam importé’ est dangereux, simpliste et réducteur », insiste l’organisation. Elle affirme que le Sénégal, à l’image du monde musulman, est riche de courants et de traditions diverses qui coexistent pacifiquement.
Le mouvement dénonce les insinuations du général selon lesquelles certaines associations islamiques seraient liées à des réseaux de drogue ou de terrorisme. « Le général n’a pas hésité à insinuer publiquement que certaines [associations] seraient financées par des réseaux liés au trafic de drogue ou au terrorisme », fustige le RIS, qui demande au Procureur de la République de s’autosaisir pour faire toute la lumière sur ces propos. « Il y va de l’honneur des nombreuses associations islamiques injustement jetées à la vindicte publique. Si le général Meïssa Sellé Ndiaye détient des preuves de tels financements par des réseaux criminels, qu’il les présente devant la justice. Dans le cas contraire, ces accusations doivent être considérées comme des manœuvres diffamatoires et dangereuses pour la stabilité nationale », ajoutent les membres du Ris
Par ailleurs, le RIS rappelle que Meïssa Sellé Ndiaye fut un acteur-clé de l’appareil sécuritaire durant les années de crise politique entre 2021 et 2024. « Que le général… cherche aujourd’hui à se poser en vigile de la République et en arbitre de la légitimité religieuse est pour le moins choquant », souligne le texte, en référence à la répression de l’opposition.
Le RIS Alwahda insiste sur la nécessité de combattre l’extrémisme sous toutes ses formes, mais appelle à le faire avec rigueur, discernement et justice. « Le radicalisme ne relève pas d’un courant particulier… il peut aussi s’exprimer par des politiques autoritaires ou des discours stigmatisants », souligne le communiqué, qui appelle à défendre les droits fondamentaux.
Enfin, le RIS Alwahda appelle à dépasser les divisions religieuses artificielles et à bâtir un vivre-ensemble fondé sur le respect. « Ce ne sont pas les différences théologiques qui menacent notre cohésion, mais les discours de suspicion », avertit le mouvement. Il réaffirme son engagement pour un islam enraciné, pluraliste et pacifique.