NETTALI.COM- Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, n’a pas mâché ses mots en évoquant la candidature du Sénégal à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV, le défenseur des droits humains a qualifié cette initiative de « grosse erreur », pointant du doigt un manque de lucidité stratégique et un recul de l’influence diplomatique du pays.

La polémique se poursuit avec l'échec de la candidature du Sénégal à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).  Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV, Seydi Gassama a critiqué ladite candidature. Selon lui, l’histoire même de la BAD ne justifiait pas une telle ambition. « Depuis la création de la banque, seuls huit présidents s’y sont succédé. Un seul Sénégalais a occupé ce poste, et ce pour deux mandats pleins. On ne pouvait donc pas s’attendre à voir un autre Sénégalais y accéder aussi rapidement », a-t-il affirmé. Une réalité historique qui, selon lui, rendait la candidature d’Amadou Hott peu crédible aux yeux des autres États membres.

Au-delà de cette lecture institutionnelle, Seydi Gassama pointe également un isolement régional préoccupant. « Des pays voisins n’ont même pas soutenu le Sénégal. C’est révélateur d’un affaiblissement de notre position diplomatique sur le continent », regrette-t-il.

Loin de se limiter à cette candidature, l’analyse de M. Gassama s’inscrit dans une critique plus large du recul du prestige international du Sénégal. « Nous étions autrefois un modèle de démocratie en Afrique, alors que la dictature régnait ailleurs. Mais nous avons stagné, et certains pays nous ont désormais dépassés », déplore-t-il.

Pour le militant des droits humains, la défaite d’Amadou Hott ne fait que refléter une perte d’influence plus profonde. « Le prestige du Sénégal est en train de s’effriter », a-t-il conclu, appelant les autorités à un sursaut démocratique pour redorer l’image du pays sur la scène africaine et internationale.