NETTALI.COM - Présente à l’ouverture de la Global Growth Conference 2025 au Maroc, Aminata Mimi Touré, Haut représentant du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, a plaidé pour un modèle économique et éducatif propre à l’Afrique. Elle appelle à rompre avec les schémas occidentaux hérités des indépendances et à miser sur l’industrialisation et l’économie informelle pour bâtir une croissance inclusive et durable.
Pour accélérer le développement économique, éducatif et structurel de l’Afrique, il est impératif d’adopter un modèle adapté aux réalités du continent. Tel est le message porté par Aminata Mimi Touré lors de la Global Growth Conference 2025, qui s’est tenue au Maroc. La Haut représentant du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dénoncé la persistance de modèles occidentaux copiés, inadaptés aux défis actuels de l’Afrique.
« La question de la croissance en Afrique doit être abordée avec le contexte africain », a souligné l’ancienne Première ministre. Elle rappelle que les jeunes et les femmes constituent 70 % de la population du continent. Une croissance qui ne crée pas d’emplois, avertit-elle, menace la stabilité des pays africains et reste sans impact réel pour les populations.
Le secteur éducatif n’échappe pas à ce constat. « Nous avons hérité d’un modèle d’éducation conçu au moment des indépendances. Soixante-cinq ans plus tard, il n’a toujours pas été repensé », déplore Aminata Touré. Elle appelle ainsi à une refonte profonde du système éducatif, plus en phase avec les enjeux et les aspirations de la jeunesse africaine.
Autre axe majeur de son plaidoyer : l’industrialisation. Selon Mimi Touré, il est indispensable de bâtir des sociétés industrialisées pour générer des emplois, sécuriser l’approvisionnement alimentaire face aux fluctuations des marchés mondiaux et réduire la dépendance aux importations. « Il n’y aura pas de croissance endogène sans industrialisation », martèle-t-elle, regrettant de voir encore des pays africains importer des produits basiques comme des cure-dents ou des brosses à dents.
Enfin, elle a insisté sur la nécessité d’intégrer pleinement l’économie informelle dans les politiques publiques. « Ce sont ces femmes et ces hommes qui mettent du pain sur la table. Ou plutôt du couscous, puisque nous sommes au Maroc », a-t-elle lancé avec humour, rappelant le rôle vital de ce secteur dans les économies africaines.