NETTALI.COM - Ce mardi, les avocats constitués pour la défense de Farba Ngom ont tenu une conférence de presse afin de se prononcer sur la procédure engagée contre leur client au niveau du Pôle Judiciaire et Financier. Maîtres El Hadji Amadou Sall, Doudou Ndoye, Baboucar Cissé et Oumar Youm ont unanimement dénoncé ce qu'ils considèrent comme une atteinte aux droits de la défense et une dérive judiciaire préoccupante.

Maître El Hadji Amadou Sall a exprimé son indignation, soulignant qu’à aucun moment, il n’a été précisé à Farba Ngom la nature des transferts qui lui sont reprochés. Selon lui, ni le parquet ni le juge d’instruction n’ont été en mesure de fournir à Tahirou Sarr et Farba Ngom les éléments motivant leur inculpation. « Sur la base de cette ignorance manifeste de la CENTIF, ils se retrouvent poursuivis pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux, puis placés sous mandat de dépôt », a-t-il déclaré.

Le collectif d’avocats du député-maire des Agnam s’est dit choqué qu’une détention puisse être ordonnée sans qu’aucun fait précis ne soit notifié à l’intéressé. Maître Doudou Ndoye, pour sa part, a dénoncé la légalité même de la procédure : « Nous ne sommes plus dans un État de droit. On ne peut pas incarcérer une personne sur de simples soupçons, lui attribuer ensuite d’autres faits, puis prolonger sa détention. Cette façon de faire ne rassure personne », a-t-il martelé.

Prenant la parole à son tour, Maître Oumar Youm a abondé dans le même sens, fustigeant une justice qui convoque sans informer des motifs réels de la poursuite. « La moindre des choses lorsqu’on appelle quelqu’un devant la justice, c’est de lui expliquer pourquoi il est là », a-t-il rappelé, dénonçant l’absence d’éléments matériels et d’indices dans ce dossier, où, selon lui, le droit est manifestement bafoué.

Poursuivant son argumentation, Maître Youm a pointé du doigt ce qu’il qualifie de « commande politique orchestrée par le parquet ». Il s’est dit persuadé qu’en l’état actuel du dossier, un tribunal impartial relaxerait purement et simplement Farba Ngom et Tahirou Sarr.

Enfin, évoquant les infractions retenues contre ses clients — escroquerie, complicité d’escroquerie et détournement de deniers publics — Maître Youm a rappelé qu’il fallait, pour caractériser l’escroquerie, des éléments constitutifs précis : un faux, une manœuvre frauduleuse et un préjudice avéré. « Où est le faux ? Où est la manœuvre ? Comment Farba Ngom, qui n’est ni comptable, ni ordonnateur de dépenses, aurait-il pu savoir qu’il manipulait des fonds publics supposément détournés ? », s’est-il interrogé. Il a conclu en affirmant que dans une affaire de blanchiment d’argent, des transactions traçables suffisent à invalider l’accusation.