NETTALI.COM - Le jeune Assane O. Sonko a joué un jeu risqué et a perdu. Il s'était en effet fait passer pour le commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar. Une ruse suffisamment habile pour tromper Aminata N, une commerçante en ligne, mais pas assez imparable pour échapper à la justice.
La tentative d’escroquerie débute par un banal appel téléphonique, avec au bout du fil, une voix d'autorité que l'on a passée pour celle d’un gendarme gradé. Le subterfuge est simple. ll se résume à une commande de trois téléviseurs, trois réfrigérateurs, un micro-ondes, tous des articles en apparence anodins qui allaient précipiter la commerçante dans un piège.
Le stratagème est bien rodé puisque l'escroc demandera à ce que les téléviseurs soient livrés à Guédiawaye, tandis que le reste de la commande devait être remis à la brigade de Keur Massar. La facture quant à elle, devait être réglée par l’administration militaire.
Une fois la livraison effectuée, Assane disparaît de la circulation et organise son injoignabilité. Intriguée par l’absence de contact de son client « commandant », Aminata se tourne vers la véritable brigade de gendarmerie de Keur Massar où elle a la désagréable surprise de découvrir qu'elle est victime d’une escroquerie bien ficelée. Une plainte est alors rapidement déposée et l’histoire se dénoue avec une réquisition de la Sonatel qui permettra d’identifier le coupable.
Lors de son procès, Assane adopte une posture étrange, celle d’un innocent piégé. Selon lui, il n’a pas agi délibérément : il n’a fait que prêter son téléphone à son ami Pape Mactar, ce dernier étant, selon ses propos, à l’origine de la fausse commande. Un récit toutefois loin d’avoir convaincu les magistrats, pour avoir immédiatement éteint son téléphone après avoir récupéré les téléviseurs. Une attitude suspecte, mais qu’il a justifiée par la peur d’être accusé à tort.
C’est en effet son profil Whatsapp qui a battu en brèche son histoire. Un profil où l’on peut voir une photo d’un proche déguisé en gendarme, un détail qui n’a pas échappé au procureur. Cette tentative de manipulation de son image pour se faire passer pour un militaire n’a fait qu’ajouter une couche supplémentaire à l’édifice de ses mensonges.
Le parquet, lui, ne s’est pas laissé duper par la défense d’Assane. Après avoir examiné les faits, il a estimé que le prévenu, malgré ses dénégations, n’avait pas pu ignorer la supercherie dans laquelle, il était impliqué.
Un an d’emprisonnement ferme a été requis, mais la sentence finale a été plus clémente. En effet, le prévenu a écopé d’une peine de six mois de prison. Il devra allouer la somme de 410 000 francs à la commerçante.