NETTALI.COM - Le mercredi 22 janvier, face à la presse, les avocats la coalition Takku Wallu Sénégal ont dénoncé une série de manoeuvres judiciaires à l’encontre de Farba Ngom, dont l’immunité parlementaire devrait incessamment être levée. Le parlementaire est cité dans un rapport de la Cellule nationale de traitement...

La coalition Takku Wallu Sénégal est déterminée à soutenir le député Farba Ngom qui est dans le collimateur de la justice. Mercredi, face à la presse, Me Oumar Youm a fermement dénoncé plusieurs manoeuvres juridictionnelles et politiques visant son client. Il a ainsi rappelé certains faits pour étayer ses propos : “Après avoir été menacé publiquement dans son fief politique, chez lui à Agnam, dans le département de Matam, par le Premier ministre Ousmane Sonko, dont certains partisans ont exprimé le souhait de ne pas avoir dans le pays des opposants milliardaires, cela explique largement la purge entamée contre le sieur Farba Ngom qui fait actuellement l’objet d’une demande de levée de son immunité parlementaire”, a relaté Me Oumar Youm.

Selon l’avocat, ces accusations sont faites sans fondement clair. De plus, il souligne que F. Ngom est accusé sans qu'aucune preuve sérieuse ou aucun document tangible n'ait été fourni. Selon lui, les allégations du parquet semblent s'appuyer sur des éléments non étayés. Ce qui, pour la coalition, constitue une violation flagrante de la présomption d'innocence. Farba Ngom, qui n'a jamais été impliqué par la police ou la Centif, se trouve confronté à une situation où ses droits fondamentaux sont bafoués, fulmine- t-il. “Une telle démarche, poursuit-il, est simplement inacceptable et contraire à la loyauté qui préside la procédure pénale”.

Les avocats critiquent, ainsi, la procédure pénale enclenchée contre le maire d’Agnam. “La procédure pénale, dénonce Me Youm, abhorre les stratagèmes, les louvoiements et l’esprit de malice ; elle repose sur une information préalable des faits reprochés au prévenu, sur la présomption d’innocence et sur le respect des droits de la défense, l’un des droits essentiels à un procès équitable et garantissant à la personne suspectée ou poursuivie protection contre l’arbitraire”.

Des transgressions dénoncées par les avocats

Toujours face à la presse, les avocats du député Farba Ngom ont tenu à mettre en avant des “transgressions dans la loi et les procédures concernant cette levée d’immunité”.

Dans un premier cas, soulignent les robes noires, il s’agit de l’intrusion de l’Exécutif dans le Judiciaire. Ils sont convaincus que cette procédure a été initiée, suite à une commande du Premier ministre Ousmane Sonko. “Pour preuve, c’est le procureur du parquet financier auprès du ministère de la Justice qui sollicite la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom”, déclare Me Youm.

Dans le même ordre d’idées, les avocats de la défense dénoncent les “perquisitions violentes” effectuées au verger de Farba Ngom à Diamniadio, qui ont fait l’objet d’un procès-verbal de constat d’huissier. “Qui était derrière cette perquisition, alors qu’aucun juge d’instruction n’a été saisi à ce jour, surtout que, selon le parquet, les rapports de la Centif n’ont été transmis au parquet qu’au mois de décembre 2024 ? Quelle autorité judiciaire ou de police a donné l’instruction de mener ces perquisitions illégales ? Pourquoi, depuis lors, aucune autorité judiciaire n’a pris en charge le règlement de cette forfaiture ?”. Autant de questions avancées par les avocats du député pour dénoncer les poursuites contre leur client.

À leurs yeux, “ces démarches maladroites attestent de l’innocence de Farba Ngom”. Ainsi, les avocats affirment que Farba Ngom n’a commis aucune infraction pénale, car ces accusations sont liées à son succès politique. “Farba Ngom n’a jamais géré de fonds ou de deniers publics ; il n’a jamais obtenu ou conclu de marchés publics ! Il n’a jamais reçu de fonds de l’État du Sénégal ! Il n’a jamais été entendu par la police, encore moins par la Centif”, assène Me Oumar Youm.

Selon lui et ses collègues du pool, il s’agit tout simplement “d’un acharnement procédural accompagné d’une tentative d’asphyxie financière, foncière et fiscale, et surtout d’étranglement fiscal en raison d’enquêtes fiscales engagées cumulativement aux poursuites pénales”. Car, il ajoute que les trois sociétés de Farba Ngom, à savoir la SCI Haba, la SCP Sucre et la SCP Tidiania font l’objet d’une enquête fiscale.

Dans ce sens, il lance un appel à l’Assemblée nationale afin qu’elle rejette la demande de levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. “L’Assemblée nationale devrait purement et simplement rejeter la demande de levée de l’immunité parlementaire qui n’est ni sérieuse ni sincère. L’Assemblée n’a été saisie que par une simple lettre du parquet financier. Aucun fait sérieux n’a été articulé, si ce n’est des allégations, des affirmations, des déclarations non étayées”, dit-il. Il n’est pas sûr qu’il sera entendu.