NETTALI.COM - 3 milliards de FCFA. C'est le montant des amendes non recouvrées par les juridictions de Dakar entre 2022-2024. Le ministre de la Justice l’a révélé lors de la Conférence annuelle des parquets, tenue le jeudi 23 janvier 2025.

Le ministre de la Justice a présidé la Conférence annuelle des chefs de parquets dont le thème de la rencontre est « Redynamisation des bureaux d’exécution des peines et réponses à la problématique de la surpopulation carcérale ».

Dans son discours, Ousmane Diagne a soutenu que " le renforcement de l’implication de la Justice dans la sauvegarde des ressources publiques et sa contribution active dans l’économie nationale impliquent une redynamisation du processus de recouvrement des amendes, confiscations et autres frais de procédure dont le produit devrait constituer une source importante de recettes pour le budget de l’Etat ".

A l’en croire, des avancées importantes ont été réalisées dans ce sens avec la conception d’un guide pour le recouvrement des amendes, l’installation d’un bureau d’exécution des peines dans certaines juridictions dites pilotes comme Saint Louis et le déploiement de quelques moyens matériels.

Cependant, regrette le Garde des Sceaux, " l’exploitation des statistiques reçues récemment des différents parquets montre que l’exécution des condamnations pécuniaires bute encore sur un certain nombre de défis liés notamment à l’anachronisme du processus d’exécution, l’éparpillement des responsabilités, l’absence de coordination entre les acteurs impliqués et l’insuffisance de personnels et de moyens".

A ce propos, il informe que les études récentes menées, par la Direction des affaires criminelles et des grâces révèlent en effet, que rien qu’au Tribunal de Grande Instance de Dakar, le montant des amendes prononcées entre 2022 et 2024 et non encore recouvrées s’élève à plus de trois milliards (3 112 145 810 FCFA). Avant d'ajouter : " cela renseigne, aussi bien sur l'importance de la contribution que la justice peut apporter à l'économie nationale, mais aussi et surtout sur l'urgence d'une exécution effective des décisions."

Par ailleurs, la question de la surpopulation carcérale a été évoquée. "En dépit des nombreuses réformes législatives et règlementaires entreprises ces dernières années, la problématique de la surpopulation carcérale est devenue un défi structurel et humain, en raison de la survivance d’un certain nombre de lenteurs et de goulots d’étranglement dans le traitement des dossiers", a déploré le ministre.

Face à ces  manquements, le ministre déclare que des mesures correctives, des efforts pratiques pour un désengagement progressif des prisons et un recouvrement  effectif des condamnations pécuniaires.