NETTALI.COM - Réunis le jeudi 19 septembre 2024 en Assemblée générale constitutive, les 110 partis et mouvements politiques fondateurs de l’Alliance pour la transparence des élections (Atel) ont décidé de conjuguer leurs efforts et de recourir à tous les moyens légaux, en vue de faire échec au “putsch électoral” que le pouvoir Pastef veut opérer le 17 novembre prochain.
À moins de deux mois du scrutin anticipé, l'opposition s'est unie comme un seul homme pour exiger du nouveau régime, une concertation pouvant aider à l'organisation optimale des élections législatives. Ainsi regroupés autour de l'Alliance pour la transparence des élections (Atel), Amadou Ba, Khalifa Sall, Pape Djibril Fall, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Anta Babacar Ngom, entre autres personnalités politiques, ne veulent qu'une chose : perpétuer la tradition démocratique au Sénégal par la tenue d'élections législatives qui ne souffriraient d'aucune anomalie.
Ainsi, une pléthore d'hommes politiques de l'ancien régime et de l'ex-coalition Yewwi Askan Wi a largement répondu à l'appel de cette plateforme contestataire.
Concernant l'un des signataires de la plateforme et porte-parole du jour, Thierno Bocoum, il a refusé la concertation, arguant qu'elle ébranlerait une vieille tradition démocratique sénégalaise. “Depuis l'instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992, le Sénégal a acquis une précieuse expérience dans l'organisation d'élections paisibles avec des résultats acceptés par l'ensemble des parties prenantes. Le pilier fondamental de cette expérience réside dans le principe de la concertation, accordant à chaque partie prenante le droit de participer à toutes les phases du processus électoral”.
À en croire le président du mouvement Agir, le pouvoir actuel, en adoptant une telle attitude, viole des dispositions constitutionnelles. “Selon l’article 4 de la Constitution, ‘les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et la loi’. L’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti ou de la coalition au pouvoir. La Constitution exige l’implication de toutes les parties prenantes. Ainsi, les partis politiques et les organisations de la société civile, qui agissent pour la transparence du processus électoral, ne peuvent tolérer que le refus de la concertation ouvre la voie à l'opacité et à la fraude, permettant ainsi de fausser l'expression des citoyens et de confisquer le pouvoir Législatif au bénéfice d’intérêts partisans”.
Adhérent à cette large plateforme de l'opposition, le député Pape Djibril Fall a d'abord axé son intervention sur le rôle que pourraient jouer les populations pour faire entendre raison aux dirigeants. “Nous exhortons le peuple sénégalais à se mobiliser et à se tenir prêt à participer massivement aux actions de lutte qui seront entreprises en cas de nécessité, pour la préservation de ces acquis démocratiques. Ensemble, nous engagerons le combat pour un processus électoral concerté, consensuel et équitable digne du Sénégal et de son prestige parmi les nations démocratiques”, souligne le président des Serviteurs.
Face à ce forcing du pouvoir, l'opposition a donc imaginé une batterie de mesures qu'elle compte exécuter. “Nous engageons le pôle juridique de l'Atel à diligenter la saisine des organes judiciaires compétents, notamment la Cour d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO. Nous décidons aussi de rendre visite aux autorités religieuses et traditionnelles du pays ainsi qu'aux représentations diplomatiques, en vue de partager avec elles la bonne information”, révèle PDF.
En dernier lieu, l'Atel a fait l'annonce d'un grand rassemblement. “Nous appelons tous les Sénégalais à participer massivement au rassemblement qui aura lieu le 27 septembre 2024 à 15 h à la place de la Nation, afin de matérialiser le soutien populaire aux revendications de transparence du scrutin prévu le 17 novembre”.