NETTALI.COM - Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu le samedi 7 septembre à Matam, pour présider la 4e édition de la journée nationale de “Setal Sunu Reew”. Une occasion saisie par le chef du gouvernement pour décliner les ambitions majeures du chef de l’État pour la 11e région du Sénégal. Notamment la création de la Banque de la diaspora dans cette région d'émigration et l'option de la transformation du phosphate au niveau local.

C’ est un Ousmane Sonko détendu qui, après plusieurs tentatives avortées, a foulé, le matin du samedi 7 septembre, le sol de la commune de Matam avec sa casquette de chef de gouvernement pour lancer la 4e édition de la journée nationale du “Setal Sunu Reew”. Accompagné de quelques membres du gouvernement, dont le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, et du secrétaire d’État aux Coopératives et à l’encadrement paysan Alpha Ba, entre autres, le Premier ministre a fait le tour des trois sites retenus dans les villes de Ourossogui et de Matam.

S'adressant à l'assistance, il a justifié le choix porté sur Matam : “Le choix de Matam n'est pas fortuit. C'est un choix mûrement réfléchi, un choix de venir vers le Fouta, vers le nord du pays qui est une zone névralgique. J’ai tendance à dire que si le Fouta marche, le Sénégal marche. Nous exprimons notre plaisir à venir dans le département de Matam, plus exactement dans la commune de Matam, après celle de Ourossogui. Personnellement, je reviens toujours ici avec beaucoup de plaisir et j’en sors avec la même satisfaction d’être chez moi, d’être accueilli en fils du terroir et de me sentir en communion avec toutes les populations du Fouta.”

La pérennisation des journées

Revenant sur l’importance de la journée nationale de nettoiement, Ousmane Sonko a souligné que c’est un programme auquel le président de la République accorde une grande importance et qu’il s’attellera à “l’inscrire dans la durée, ce qui est le véritable défi parce qu'en termes d’engagement citoyen désintéressé, en termes d’investissement humain, ce qui est constant, c’est que l’on a du mal à tenir sur la durée, à perpétuer ces initiatives”.

Pour cette 4e édition lancée par Ousmane Sonko, les autorités locales et les populations ont montré plus d'entrain. Le maire de Ourossogui, qui n'avait participé à aucune des journées précédentes, est venu prendre part aux activités. Mais pour le Premier ministre, il s'agit d'aller au- delà de la symbolique.

Nous avons remarqué que depuis bientôt cinq mois que l’initiative a été lancée, les Sénégalais ont tou- jours répondu et continuent de répondre massivement à ces journées qui, au-delà de la symbolique citoyenne, sont des journées de matérialisation de notre commune volonté de vivre ensemble, quelles que soient nos appartenances régionales, ethniques ou religieuses. C’est une journée extrêmement importante pour le président de la République”.

La transformation locale du phosphate, l’option du nouveau régime

Le nouveau régime “est déjà inscrit dans la rupture” et nourrit des ambitions majeures pour cette région estampillée, dans un passé encore récent, “Titre foncier” de Macky Sall. C’est sur le levier des ressources minières des phosphates qu'il compte s'appuyer, fait savoir Ousmane Sonko. Le Fouta “doit devenir et va devenir l’un des huit pôles régionaux avec l’ambition, à terme, de faire passer cette zone de 0,1 % de part dans le PIB national à 0,9 %, ce qui serait une première. Nous comptons le faire en mettant en valeur les potentiels de cette région, surtout le potentiel minier. Je peux leur annoncer une bonne nouvelle : l’extraordinaire potentiel phosphatier qu’il y a dans la région, qui est plus important que celui qu’il y a dans la région de Thiès, sera exploité. L'option du gouvernement et du régime dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, c’est d’éviter les erreurs du passé. Pour nous, il est hors de question que ces phosphates soient extraits du sous-sol, exportés brut pour être transformés ailleurs”, annonce-t-il.

Pour changer avec les pratiques anciennes, le gouvernement compte implanter une unité de transformation du phosphate dans la région afin d’offrir un millier d'emplois aux jeunes. “Notre option est d'extraire et de transformer ici même, dans la région de Matam, et de créer ainsi une chaîne de valeur complète, de l’extraction à la distribution. Je vous l'annonce ici : bientôt nous implanterons une unité de transformation locale du phosphate ici”.

Création de la Banque de la diaspora

Conscient d’être dans une région d’émigration, le chef du gouvernement a exprimé la vision du chef de l’État d'impliquer les émigrés dans la constitution d'une économie nationale forte à travers la mise sur pied d'une banque de la diaspora.

Nous n’oublions pas la diaspora, car nous connaissons leur apport dans le Fouta et dans notre économie nationale. Nous avons dans le pro- gramme du président Bassirou la création de la Banque de la diaspora. Si, en une année, la diaspora trans- fère dans le pays 1 500 milliards, c’est plus que l'aide au développement. Alors, si nous croyons en nous et que nous faisons bon usage de nos ressources, je suis convaincu que nous n'aurons pas besoin de demander de l'aide aux autres pays”.